Dresch
350 National -1936
Rentabiliser les investissements
Pour accompagner le lancement de la 500 bicylindre latérale, lancée en avril 1930 et présentée en grande pompe au salon d'octobre, et surtout pour rentabiliser un peu plus les lourds investissements qu'ont nécessité la fabrication d'un cadre en tôle emboutie, Dresch ajoute à sa gamme une 250 et une 350 baptisées "National". Ces classiques monocylindres 4 temps à soupapes latérales, ont, comme la 500, une construction en bloc moteur et une transmission finale par arbre. La culasse est détachable sur ces monocylindres alors que la 500 à un bloc cylindres borgne. Fidèle à sa devise de standardisation pour réduire les coûts, les trois moteurs ont la même course de 77 mm. L'alésage de la 250 et de la 500 est de 64 mm, ce qui leurs donnent des côtes moteur identiques au moteur MAG utilisé précédemment, et l'alésage de la 350 est de 76 mm. La boite de vitesses est à 3 rapports et l'embrayage en bain d'huile ne comprend pas moins de 13 disques. Le châssis ainsi que la fourche en acier matricé sont identiques et les motos sont équipées d'une béquille centrale, ce qui est encore peut courant en 1930, et d'un guidon élastique, type Gazda. La quasi-totalité des pièces constituant les motos sont réalisées dans les usines Dresch.
La mauvaise réputation
Malheureusement, Henri Dresch a été un peu trop loin dans la réduction des coûts pour la fabrication de la 250 MS 604 équipée d'un moteur MAG fabriqué sous licence en 1928. Acier de qualité médiocre et usinage aux tolérances trop larges font que la qualité attendue pour un moteur MAG n'est pas au rendez-vous. La mauvaise réputation qui en découle va plomber les ventes des monocylindres de la gamme des National. Dresch ne peut même plus mettre en avant l'argument du prix comme pour la MS 604, les National se situant dans la fourchette haute du marché. 250 et 350 ont un prix de lancement identique de 4 990 F, avec supplément éclairage pour 510 F. Le prix inclue une assurance et la possibilité d'avoir un crédit gratuit. Pour comparaison, une Terrot 250 OSC est à 4375 F, une Peugeot 350 P107 vaut 4850 F, une Ultima 350 B2X est à 4350 F et une Terrot 350 HST à 4575 F. Difficile de lutter, a fortiori avec une mauvaise réputation.
Une économie qui s'écroule
Les années 30 sont aussi des années noires pour l'industrie Française de la moto. Le krach de 1929 est passé par là et les ventes de motos neuves s'effondrent. Dresch va réussir à survivre jusqu'à la guerre au prix de plusieurs changements de raison sociale. En plus de la gamme à cadre en tôle emboutie, des modèles classiques à cadre tubulaire et moteurs deux ou quatre temps, de la BMA 100 cm3 à la 350 cm3, vont apparaître au fil des ans pour tenter d'augmenter les parts de marché. Les National continuent de leur côté une carrière très discrète jusqu'en 1939, pour liquider les stocks importants. Le prix de la 350 tombe à 2200 F en 1934, éclairage compris.
Moteur monocylindre 4 temps refroidi par air - 2 soupapes - 349 cm3 (76 x 77 mm) (248 cm3, 64 x 77) - 4 ch - Distribution latérale - Allumage magnéto haute tension - Graissage sous pression - Boite 3 vitesses - Embrayage à 13 disques en bain d'huile - Transmission finale par arbre avec amortisseur, couple conique à taille hélicoïdale - Cadre double berceau en tôle d'acier emboutie - Fourche parallélogramme en acier matricé - Freins avant à tambour ar à tambour à mâchoires externes - Pneus Ballon 3,50 x 19" - 140 kg - 95 km/h
Le luxe de sa présentation dans une belle laque noire rehaussée de filets blancs ou rouges et son équipement complet avec compteur, montre 8 jours et ampèremètre intégrés sur le dessus de réservoir, ne compenseront pas la mauvaise réputation acquise avec le modèle 604 et les 250 et 350 National n'auront guère de succès. Notez, en bas à gauche, le fameux guidon flexible Gazda composé de lames de ressort qui équipera la majorité des Dresch.