Ducati
600 cm3 TL Pantah - 1981
Production : 1982 - 1984
Ducati fait un faux pas vers le tourisme
La
500 SL Pantah présentée au salon de Milan 1977 marque le début d'une nouvelle ère pour Ducati. Son moteur moderne avec l'entraînement des ACT par courroies crantées et la distribution desmodromique, signature de la firme, va donner naissance à une longue et nombreuse descendance. La 500 est suivie par une
600 SL au salon de Milan 1980 et en plus de la version SL sportive, apparait une vraie
600 de course, la TT2 qui initie le retour de Ducati sur les circuits et va déboucher sur les
750 et 1000 victorieuses en championnat du monde de Superbike à partir des années 1990. À l'opposé, on découvre au salon de Milan de 1981 une 600 TL, dite version tourisme, de la 600 SL qui ne rentre en production qu'en juillet 1982.
Une Pantah SL, mal civilisée
Sur une base partie cycle et moteur identique, Ducati équipe le nouveau modèle d'un habillage différent et un peu trop présent avec les lourds panneaux latéraux cachant en partie la mécanique, d'un guidon relevé, de repose-pieds avancés, d'un pneu avant de plus faible section, d'étriers de frein avant plus petits, d'un tableau de bord plus cossu, d'un braquet raccourci et d'un rapport de cinquième nettement abaissé. Elle pèse 10 kg de moins que la SL et la vitesse est inférieure de 20 km/h.
Inapte au tourisme
Malheureusement, comme bien souvent avec les Italiennes de ces années-là, le résultat n'est pas à la hauteur des attentes. Pour la finition et les aspects pratiques : instruments imprécis (avant le passage aux Nippon Denso), chrome et peinture de piètre qualité, présence de 4 clés différentes (contact, réservoir, selle et antivol), et robinet d'essence inaccessible. La TL est par ailleurs équipée d'un réservoir plus petit que la SL et inadapté au tourisme, le voyant de réserve s'allume au bout de 120 km et l'autonomie ne dépasse pas 200 km! C'est finalement beaucoup avec une assise trop dure, les jambes trop repliées et des suspensions trop raides. Même la tenue de route, pourtant louée sur la SL, n'est pas exempte de défaut. Probablement à cause de la position plus relevée apportant plus de prise au vent et allégeant la direction, la stabilité en ligne droite et dans les grandes courbes a perdu de sa superbe. À l'inverse, sur petite route, la TL avec son pneu plus étroit, gagne en maniabilité, mais son immense rayon de braquage reste handicapant. Le freinage est aussi un peu juste. Heureusement, le moteur de la Pantah demeure une référence en termes de plaisir de conduite, mais il sera bien difficile de convaincre les routards d'acheter cette Ducati routière de moyenne cylindrée, alors qu'en 1983, une 600 TL est vendue 26 666 Francs, plus chère que la
BMW R65 à 25 648 francs, la messe est dite. Seuls 800 exemplaires seront produits de 1982 à 84.
Moteur bicylindre 4 temps en V à 90°, refroidi par air - 583 cm3 (80 x 58 mm) - 58 ch à 8 700 tr/min - 5,1 mkg à 6 000 tr/min - Simple ACT entrainé par courroie crantée, 2 soupapes à rappel desmodromique - 2 carburateurs Dell'Orto ø 36 mm - Allumage électronique Bosch - Lubrification par carter humide, pompe à engrenage - Boite 5 vitesses - Embrayage multidisque en bain d'huile - Transmission finale par chaine - Cadre double berceau tubulaire supérieur - Fourche télescopique hydraulique Marzocchi ø 35 mm - Suspension arrière par bras oscillant et 2 amortisseurs - Freins avant double disque et arrière simple disque, ø 260 mm - Pneus AV 90/90 x 18", AR 110/90 x 17" - 195 kg - 183 km/h.
La 600 TL n'eut qu'une diffusion restreinte, mais Ducati réussit quand même à en fourguer quelques lots à la police urbaine avec la version en vignette présentée au même salon de Milan de 1983, dotée d'une tête de fourche plus imposante et d'une selle raccourcie pour laisser place aux équipements radio.