Ducati
125 GP bialbero client - 1957
Sagesse forcée

Lorsque Fabio Taglioni quitte Mondial pour Ducati en 1954, il commence par développer un mono simple arbre de 100 cm3, dont une version 125 double arbre est engagée en course dès 1956. Avant même la fin de la saison, Taglioni lui adapte une distribution desmodromique qu'il a déjà projetée chez Mondial, et qui se singularise par la présence de trois ACT (dont un seul, central, de fermeture). Le succès est immédiat, Gianni degli Antoni remporte la première épreuve à laquelle participe cette machine, le GP de Suède (hors-championnat), en reléguant tous ses adversaires à plus d'un tour‑!

L'élan brisé
Son triomphe ne dure pas, car il trouve la mort lors d'essais pour la course suivante à Monza. Ducati ne renoue avec la victoire qu'en 1958, Gandossi et Spaggiari remportant respectivement deux et un des sept GP face à l'inaccessible MV d'Ubbiali. Ducati est, hélas, obligé de quitter les GP en fin d'année, le développement de la gamme routière mobilisant toutes les énergies à Bologne. C'est donc en simple "privé" qu'Hailwood remportera à son tour un GP en 1959 avec une de ces 125 "desmo". Entre 1957 et 1959 pourtant, l'usine diffusera une cinquantaine de machines "client", plus simples à entretenir (distribution conventionnelle, notamment) et plus économiques à fabriquer (cadre et freins de Marianna, etc…).

Plus accessible
Le palmarès de cette "client" est certes assez mince, mais ce fut l'arme préférée des privés à une époque où les 125 compétitives n'étaient pas légions. Elle remporta entre autres le GP de Yougoslavie 1958 (hors championnat).

Monocylindre 4 t refroidi par air - 124 cm3 (55,3 x 52 mm) - 16 ch/11 500 tr/min - Double ACT entraîné par arbre et couples coniques - Carbu Ø 29 mm - Lubrification par carter humide - Allumage batterie/bobine - Boîte 5 rapports - Transmission par chaîne - Cadre simple berceau interrompu Suspensions av. télescopique, ar. oscillante Freins à tambour - Pneus av. 2,50 x 18", ar. 2,75 x 18" - 80 kg - 160 km/h.

Développée à l'intention des pilotes privés, la double arbre "client" réclamait une maintenance moins suivie que la "desmo". La plupart des motos d'usine furent d'ailleurs ultérieurement reconverties en "non-desmo".