Durandal
500 cm3 C2 E5 Sturmey Archer - 1929
La troisième génération
La marque dijonnaise créée par Philippe Ulberich fait preuve d'un grand modernisme en introduisant son cadre en tôle emboutie en 1926 (un an avant CP Roléo et 3 ans avant BMW)
Une construction massive avec deux poutres supérieures qui encadrent le réservoir qui s'y cache et un moteur à cylindre fort incliné vers l'avant.
En 1927, la Durandal adopte un profil plus massif. Le dessus en demi-rond du réservoir est maintenant proéminent et une boîte à outils vient combler le vide entre le cadre et la selle.
Les moteurs ne sont plus que très légèrement inclinés.
Les Durandal présentées au salon de Paris fin 1928, avec la mouture qui illustre cette fiche, représentent la troisième génération du fameux cadre en tôle emboutie de la marque et une belle évolution dans la continuité. Les deux poutres supérieures du cadre adoptent un nouveau profil, remontant légèrement sous la selle alors il se creusait auparavant à cet endroit, et inaugurent un bel arrondi dans la boucle arrière. Toujours posé sur les deux poutres supérieures, le réservoir plus conventionnel modernise considérablement l'image. Il y a même un sabot sous le moteur et la boîte, la fourche avant a été revue et le moteur a un cylindre vertical.
Tout change avec la quatrième et dernière version, les modèles D des années 30 à moteurs Rudge ou Chaise. Le cadre considérablement allégé (et bien moins cher !) a perdu ses deux poutres supérieures encadrant le réservoir qui est remplacé par une épine dorsale en acier matricé qui prolonge la colonne de direction et supporte le réservoir à cheval.
La boucle arrière du cadre et le tube carré du simple berceau avant viennent se boulonner sur cette partie supérieure.
"Petite voiture à deux roues"
"Somme toute la moto est une petite voiture à deux roues, transportant souvent deux personnes" dit une publicité de la marque. Totalement axée sur le confort et la protection du pilote, la C 2 - E 5, présentée au salon d'octobre 1928 et encore affinée avec un réservoir en selle plus apparent, est le haut de gamme avec un moteur Sturmey Archer 500 cm3 à soupapes en tête, double échappement, volant interne dans le carter moteur et graissage par pompe Pilgrim directement à la tête de bielle via un percage dans le vilebrequin. L'allumage est confié à une magnéto Méa à avance variable, le carburateur est un AMAC, et la boîte de vitesses une Campbell ou une Sturmey Archer à 3 rapports. Le cadre en tôle emboutie aux bords soigneusement rabattus est assemblé par 12 rivets de 8 sur une colonne de direction en acier coulé. La fourche à parallélogramme également en tôle emboutie et nouvelle cette année-là fait travailler deux ressorts en traction et comporte deux amortisseurs à friction sur ses faces externes.
Trop chère série C
6850 F sans éclairage, ni avertisseur et 7500 f tout équipés. C'est cher, plus même que chez Terrot, sa grande voisine dijonnaise, qui affiche sa 350 HTC de base à soupapes latérales 6075 F et sa HSSO haut de gamme culbutée à 7075 F (les deux avec l'option éclairage à 875 F incluse). Il existe aussi une version plus économique de la Durandal avec un moteur Sturmey Archer de 500 cm3, cette fois à soupapes latérales, la CL 5 donnée pour 140 kg et 100 km/h. et une 500 à bloc moteur Chaise à ACT , la 5 BM qui ne vaut que 6500 F. Les trois sont émaillées turquoise avec filets rouges sertis or et roues crème soit en havane clair toujours avec filets rouges.
Moteur Sturmey Archer monocylindre 4 temps double échappement et refroidissement par air - 495 cm3 (79 x 101 mm) - Carburateur AMAC - Allumage magnéto Méa à avance variable - Lubrification par pompe Pilgrim règlable et huile perdue - Embrayage à sec à 4 disques - Boîte 3 vitesses, Campbell ou Sturmey Archer - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre double berceau en tôle emboutie fixé par 12 rivets de 8 à la colonne de direction en acier matricé - Selle Planor 35 x 38 - Réservoir essence 12l, huile 3 l - Freins avant et arrière à tambour simple came ø 170 mm - Pneus Ballon 4,00 x 19" ou au choix 3,50 x 19" - 145 kg à sec, 160 kg avec équipement complet (dynamo Marchal, batterie, etc.) - 125 km/h.
La production de Durandal ne dépassa sans doute pas les 300 exemplaires de 1926 à 32 (au mieux 5 par mois dans les années Rudge, en 1930-32). Une quarantaine sont répertoriées aujourd'hui dont 3 à moteurs Chaise, 4 en Sturmey Archer, 1 avec un Harissard, une douzaine de Rudge et quelques exemplaires motorisés par Train ou Zürcher.