Photo ou archives BNF Gallica, texte Francois-Marie Dumas
10141
Cylindrée : 750 cm3
Modèle : MAG
Production : 1919 - 1920
Catégorie : Moto Route
GL-Orial
750 cm3 MAG - 1920
"La moto française qui se vend en Angleterre !"
Si les marques G.L.et Orial sont souvent associées, tout commença par G.L. fondée en 1919 à Argenteuil par Georges Levy et l'ingénieur Maurcice Le Pen. Georges Levy, était déjà connu comme constructeur d'hydravions, reconverti dans la fabrication de caisses de side-car en bois et contreplaqué, puis d'attelages complets. Le 3 novembre 1919, les deux hommes profitent de la vente, à un prix ridiculement bas, des attelages des forces américaines pour racheter une flottille d'Indian 8 HP qu'ils attellent à des side-cars de leur production pour les céder à la Compagnie des Motos-Taxis qui les utilisera sur Paris et ses banlieues règlementairement affublées d'un taximètre et du panneau taxi.
Le temps des JAP
Après cette première expérience, Georges Levy et son associé, l'ingénieur Maurice Le Pen, créent leur propre attelage animé par un moteur JAP bicylindre en V à soupapes latérales. C'est l'une des réalisations les plus abouties de cet immédiat après-guerre et six attelages G.L. participent le 6 juillet 1919 au Paris-Reims-Paris, une des premières grandes courses après l'Armistice. C'est une victoire écrasante : trois machines sont à l'arrivée et aux trois premières places.
... puis celui des MAG
Pour le circuit de l'Eure à Vernon, le 15 aout, les G.L. ont troqué leurs JAP pour le 750 cm3 MAG suisse semi-culbuté, efficace et par ailleurs moins cher (étonnamment vu son origine) que le JAP. Un ingénieux système de pompe à essence dans le side-car permettait au passager de réceptionner un bidon lancé à la volée par un assistant et de faire le plein du réservoir en course sans s'arrêter. Stratégie payante puisque deux G.L. terminent en tête, la première à 55,74 km/h de moyenne, tandis qu'une autre est 4e.
L'ingénieur Maurice Le Pen, tout juste trentenaire, décède, hélas, dans un accident de voiture le lendemain de la course. L'ultime exploit de la marque sera d'être le premier constructeur à tenter de s'exporter en ouvrant une agence à Londres d'où son slogan "La moto française qui se vend en Angleterre !". Elle y récolta d'ailleurs une médaille d'argent lors de sa participation au célèbre 6 jours fin septembre 1919.
Quatre attelages G.L. sont ensuite engagés et seront à l'arrivée des 1146 km du Paris-Nice de 1920. L'un des jeunes pilotes, Raymond Guiguet, plus tard célèbre chez Alcyon puis chez Koehler Escoffier, se distingue en cassant la moitié de son guidon à Fontainebleau et en emmenant néanmoins à l'arrivée son side-car de 500 cm3.
Déménagement chez Orial à Lyon
Lors de la foire de Lyon au printemps 1920, G.L. en grande difficulté depuis la disparition de son ingénieur, expose dans les locaux d'Orial, l'Office de Représentations Industielles et Automobiles Lyonnais, et la marque d'Argenteuil, va rapidement devenir Lyonnaise en associant au départ son label G.L à celui d'Orial avant de disparaître totalement.
Moteur MAG type 2C14 bicylindre 4 temps en V longitudinal à 45° refroidi par air - 741 cm3 (72 x 91 mm) - Env 13 ch/3800 tr/min - Distribution semi-culbutée - Allumage Magnéto France - Carburateur Amac - Graissage à huile perdue, pompe à huile mécanique et manuelle d'appoint - Embrayage monodisque à garnitures liège - Boîte pendue Sturmey-Archer à 3 rapports commandés à main par levier à gauche au réservoir - Transmissions primaire et secondaire par chaînes Cadre simple berceau interrompu - Suspension avant par fourche à parallélogramme à ressorts horizontaux et verticaux - 2 freins arrière, à bande sur tambour en sortie moteur et à tambour sur la roue - 3 roues à broche interchangeables - Pneus Dunlop 650 x 65 (26 x 3 ) à talons - Réservoir entre-tubes avec compartiments essence et huile - Éclairage acétylène - 128 kg + side env. 70 kg - 65 km/h avec side-car.
Une des dernières GL ici pilotée par Swertz en mai 1920. À noter parmi les particularités de ce modèle un frein à bande en sortie de boite (illustration en vignette) qui fait office de frein arrière et un levier de changement de vitesse inhabituellement à gauche, qui passera à droite en 1921 sur les Orial.
Cette documentation unique, de 2000 fiches et du Blog, qui constitue sans doute l'encyclopédie moto la plus exhaustive publiée sur internet, est devenue une référence chez les collectionneurs et les professionnels et reçoit aujourd'hui plus de 400 000 visites par an.
Mille merci aux nombreux spécialistes qui ont participé à ce travail,, et principalement : Albinas Baracevičius, Serge Basset, Yves Campion, Michael Dregni, Didier Ganneau, Christophe Gaime, Jean Goyard, Alain et Thibault Jodocius, Helmut Krackowizer, Jean Malleret, Michel Montange, Christian Rey, Mike Ricketts, Bernard Salvat, Mick Woollett, les clubs de marque, etc.
Me contacter pour un achat de scans ou originaux des photos et archives signées de mon nom ou des fiches sur papier cartonné.
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François-Marie Dumas - info@moto-collection.org
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