Ce Gentil 125, n'est autre qu'une version économique du FT3 "Réacteur" déjà présenté ici, sous label AGF . Il faut dire que chez Gentil, on change de logo comme de chemise et c'est parfois difficile à suivre.

L'histoire remonte à 1902 ou Edmond Gentil créée à Neuilly une société éponyme dédiée à la construction de cycles motos et automobiles et dont la marque vedette sera Alcyon avec des usines à Courbevoie dans l'industrieuse banlieue ouest de Paris. Il se lie au départ avec le motoriste suisse Ernest Zürcher à Saint Aubin qui est éjecté en 1907 de sa propre firme ZL qui devient Zedel à Pontarlier et qu'il finira par absorber comme une flopée d' autres constructeurs. Bientôt le boulimique Edmond, utilise aussi les marques CD Deauville, Olympique et Windsor puis il rachète Armor, Labor, La Française-Diamant, Lapize, Major et Thomann. Fin de la première période en 1939, mais, après Guerre, Georges, le fils d'Edmond et Roger, son neveu, reprennent les rênes avec les mêmes principes. Ils se fournissent chez les motoristes d'alors, Zurcher puis en 4 temps AMC  et en 2 temps  Ydral  qui équiperont les motos du groupe. Fin 1955, les scooters Mors-Speed tombent dans le giron du groupe Gentil qui les commercialise aussi sous ses marques. Ils sont suivis par les cyclomoteurs Lucer qui deviennent Alcyon-Lucer et qui seront les derniers deux roues motorisés à porter le nom d'Alcyon. En 1964 de nouveaux regroupements (les petites marques ont la vie brève en ces temps difficiles) donneront naissance à VAP. Une tout autre histoire qui durera jusqu’en 1967.

Et que vient faire le petit constructeur AGF dans ce méli-mélo de marques.  André, le fils, et Georges Faizant, le père, ont créé le premier scooter français de l'après-guerre en 1947 dans leur usine de Colombes. Une éphémère association en 1954 avec les marques Guiller S.A. de Fontenay-le-Comte et Lucer de Hazebrouk donne naissance à des AGF sous label de ces marques (comme le Guiller Aviation !). André Georges Faizant en grandes difficultés financières se tourne en octobre 1957 vers les Gentil. Hélas le sort s'acharne. Il se dit que son épouse serait partie avec le chef d'atelier, du coup André Georges se suicide deux mois plus tard. Les Ets Gentil assembleront le fameux 125 AGF ST 3 "Réacteur" renommé VM D1 et sa version simplifiée qui illustre cette fiche sous les marques Gentil puis Alcyon puis Lucer.