Web Analytics


 Gilera - 500 Marte + side à roue tractée
 Retour liste des marques


Gilera Marte + side à roue tractée motocyclette motorrad motorcycle vintage classic classique scooter roller moto scooter
Photo ou archives et texte François-Marie Dumas
10070

Cylindrée : 500 cm3
Modèle : Marte + side à roue tractée
Production : 1941 - 1944
Catégorie : Moto Armée

Gilera 
500 cm3 Marte & side tracté -1941
La soeur fasciste

La 500 Gilera Marte à side-car à roue tractée est une inconnue, construite à quelques centaines d'exemplaires seulement de 1941 à 44. Elle n'a été que très peu utilisée par les Italiens tandis que les Allemands, très critiques sur cette "étrangère", ont fini par détruire les quelques Marte produites dans les bourbiers de la campagne de Russie. Secrète avant sa production, disparue ensuite, la Marte attelée n'a pas même eu les honneurs de la presse et l'exemplaire restauré à grand peine aujourd'hui est une survivante unique.
Le moteur est le classique Gilera monocylindre 500 cm3 à soupapes latérales qui n'avoue que 14 ch à 4 800 tr/min, c'est bien peu face aux 26 ch des bicylindres BMW et Zündapp même si l'attelage italien est beaucoup plus compact et ne pèse que 298 kg, 100 à 120 de moins que ses consœurs de l'Axe. Autre différence notable, la Marte n'a pas de différentiel sur la transmission à la roue du side. L'Allemagne ayant affirmé qu'une armée ne pouvait vaincre qu'avec des side-cars à roue tractée, Mussolini, motocycliste convaincu, ne pouvait rester  sans, et le Commendatore Gilera allait réaliser son rêve tandis que Moto Guzzi abandonnait son prototype de side à roue tractée. On notera au passage que l'Italie rêvait dès le départ à équiper l'armée nazie et la Marte est le seul attelage italien avec un side à droite… à l'allemande.

À la poursuite de l'Allemagne
Pas facile de faire une transmission acatène dans l'Italie d'alors où il n'existait pas de machine à tailler les couples coniques. Ce sont les Allemands qui offriront à Gilera la rare et onéreuse machine Klingelnberg qui fait des engrenages à taille palloïde comme ceux de la Zündapp (alors que la BMW utilise des couples coniques à taille Gleason).
Le Gilera trois roues militaire Mercurio, apparu en 1940, suivi un an plus tard par la Marte, s'enorgueillissent donc d'une transmission par arbre inspirée par celle de la BMW R51, à ceci près qu'elle est montée dans l'autre sens, avec le croisillon de cardan en sortie de boîte et le flector caoutchouc en entrée de pont pour s'adapter au grand débattement de la très moderne suspension arrière oscillante de la Marte (la R51 ne possède qu'une coulissante). Contrairement à la fourche avant à parallélogramme, obsolète face aux concurrentes teutonnes, la suspension arrière est à la pointe du progrès avec un bras oscillant en tôle emboutie qui actionne, au-dessus, une paire de ressorts travaillant en traction. Plus original encore, la même suspension est reprise sur la roue du side et son efficacité est telle que la caisse est montée rigide sur son châssis au contraire de tous les autres sides de l'époque où la caisse est suspendue et le châssis le plus souvent sans suspension.
Pour parfaire le tableau et éviter le roulis, une barre de torsion relie le bras oscillant de roue du side à celui de la moto. Même en automobile c'est alors une technique hors du commun, mais on retrouve le même dispositif sur l'attelage Moto Guzzi Alce.
La Marte est, enfin, le seul attelage italien à offrir des roues interchangeables.

"Das ist scheiße"
"C'est de la merde", ainsi peut-on transcrire la conclusion des experts de la Wehrmacht qui essaient la Gilera Marte en août 1943. À l'opposé des articles dithyrambiques de Motociclismo en avril 1942 et juin 1943, le rapport allemand, daté du 16 septembre 1943, fait plutôt preuve d'un certain parti pris dans l'autre sens. Affublée de trois gros bavarois qui ont du avoir bien du mal à se caser dans la trop compacte Marte, les 14 ch, 67 km/h en pointe et le pneu maigrichon de 3,50 x 19" de l'italienne ne faisaient pas le poids face aux BMW R75 et Zündapp KS 750 qui l'accompagnaient. La fourche talonnait, la consommation d'huile atteignait 2,8 litres aux 1 000 km et il fallait pousser pour vaincre les dures côtes des Alpes bavaroises. L'armée allemande utilisera pourtant les Marte à la fin de la guerre, mais aucune ne survivra !

Monocylindre 4 temps à soupapes latérales - 498,7 cm2 (84 x 90 mm) -  14ch/4800 tr/min - bloc moteur-boîte, transmission primaire par engrenages, 4 rapports par sélecteur à main, transmission secondaire par arbre et cardan et transmission crabotable par arbre sur la roue du side - Cadre simple berceau tubulaire dédoublé - Suspension avant à parallélogramme, arrière oscillante à deux ressorts enfermés travaillant en traction - Châssis du side tubulaire à 4 attaches, caisse fixe, suspension de la roue par bras oscillant et ressort supérieur en traction - 3 freins à tambour ø 200 mm (arrière et side couplés) - 3 roues interchangeables 3,50 x 19" + roue de secours - 298 kg à vide, 520 kg en charge - (test italiens - tests allemands) : 78 - 67,3 km/h, 7 l - 8,7 l/100 km, n.c - 2,8 l d'huile/1000 km. 





Cette documentation unique, de 2000 fiches et du Blog, qui constitue sans doute l'encyclopédie moto la plus exhaustive publiée sur internet, est devenue une référence chez les collectionneurs et les professionnels et reçoit aujourd'hui plus de 400 000 visites par an.

Mille merci aux nombreux spécialistes qui ont participé à ce travail,, et principalement : Albinas Baracevičius, Serge Basset, Yves Campion, Michael Dregni, Didier Ganneau, Christophe Gaime, Jean Goyard, Alain et Thibault Jodocius, Helmut Krackowizer, Jean Malleret, Michel Montange, Christian Rey, Mike Ricketts, Bernard Salvat, Mick Woollett, les clubs de marque, etc.

François-Marie Dumas - info@moto-collection.org

Me contacter pour un achat de scans ou originaux des photos et archives signées de mon nom ou des fiches sur papier cartonné.