Gilera
125 GP - 1956
L'occasion manquée

Les 125 en 1956, c'est le combat des géants entre Ubbiali et Taveri (MV) et Provini et Sandford (Mondial). Et voici que Gilera s'attaque sans complexe à cette cylindrée, sans en avoir aucune expérience et avec une machine qui tranche résolument sur le reste du plateau. Franco Passoni, en effet, ne s'est pas contenté de diviser par quatre l'un des fameux 500 de la marque?: il a développé un bicylindre, trois ans avant Honda. Au guidon, on trouve Romolo Ferri (ex-Mondial) et le Français Pierre Monneret, un fidèle de Gilera mais jusqu'ici spécialiste des grosses cylindrées. Le petit twin ne prend le championnat en marche qu'au troisième Grand Prix, non sans avoir auparavant remporté une course nationale à Monza.

Le chaud et le froid
A Spa, Monneret réalise d'emblée un podium, et Ferri s'impose lors de la course suivante en Allemagne. Une deuxième place en Ulster (ainsi qu'une victoire en Suède, hors championnat) finit par lui assurer un titre de vice-champion du monde auquel personne n'aurait cru en début de saison. Hélas, 1957 démarre mal puisque Ferri est mis hors de combat par une mauvaise chute dès la troisième épreuve. Gilera, qui a alors fort à faire en 350 et 500, décide de suspendre ses efforts en 125. Ferri se consolera en novembre avec toute une série de records à Monza, juste avant que Gilera n'annonce son retrait de la compétition.

Tentative de retour
Comme les 500 en 1963, les deux machines construites ressortiront du musée en 1967. A leur guidon, deux jeunes pilotes italiens s'attaqueront au championnat national, sans grand résultat.

Bicylindre 4 temps refroidi par air - 124 cm3(40 x 49,6 mm) - 19 ch/12 000 tr/min - Double ACT entraîné par cascade de pignons - Lubrification à carter humide - Allumage à batterie/bobine - Boîte 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Freins à tambour - Pneus av. 2,00 x 18", ar. 2,50 x 18" - 95 kg - 190 km/h.

Bel exemple d'une carrière brisée la 125 Gilera apparaît ici sans le carénage intégral de sa jeunesse, ce qui laisse admirer sa merveilleuse mécanique.