Guiller
175 Sport G 90 S - 1952
Une petite sportive typique des années cinquante
Alors que les grands constructeurs se cantonnent dans une production de masse souvent très utilitaire, les petites marques tentent de se démarquer par l'innovation technique de ce qu'ils maîtrisent : les cadres. Ce sera le cas de Guiller. Ce petit constructeur à Fontenay-Le-Comte,en Vendée débute dans les années 20 avec la fourniture de pièces et d'équipements pour cycles et automobiles. En 1949, l'entreprise devenue Guiller Frères se lance dans la moto produit des 125 et 175 cm3 deux et quatre temps à moteurs Aubier-Dunne, Ydral ou AMC et des scooters sous licence de l'Italien SIM. L'aventure se termine en 1954 où les frères Guiller se brouillent et fondent chacun leur société toujours à Fontenay-le-Comte, René Guiller, 1 place du Put-la-Vau et Guiller S.A. qui reste à la même adresse que Guiller Frères, rue de la république.
Le modernisme de l'oscillante, mais le bras est plein !
Cette 175 cm3 Sport de 1952 innove à cette époque par sa suspension aurrière oscillante à une époque où on trouve surtout des suspensions arrière coulissantes et encore beaucoup de cadres rigides dans ces cylindrées. Le bras réalisé avec un double tube de chaque côté paraît fort moderne jusqu'à ce qu'on découvre qu'il est en fers pleins. Il est heureusement monté sur de lourds roulements à billes (remplacés sur les versions ultérieures par de simples bagues bronze plus classiques). Comme pour la fourche avant télescopique Grazzini, l'une des adaptables les plus répandues, il n'y a pas d'amortissement hydraulique.
L'inévitable AMC
Pour sa mécanique, Guiller a choisi l'un des plus beaux blocs alors disponibles en France, l'AMC. Entièrement en alliage léger, ce petit bloc à boîte quatre rapports délivre 10 ch dans cette version sport contre 8,5 ch à 8 500 tr/min pour la version standard dont le rapport de compression n'est que de 7,3 à 1. Sérieusement réalisée et bien équipée, la Guiller ne se différenciait guère des Motobécane et Peugeot, beaucoup plus répandues, par ses performances mais elle offrait de meilleures qualités routières et un moteur plus vif associés, il est vrai, à un prix de 30% supérieur. Le même modèle était également commercialisé sous son propre label par
Georges Monneret.
Moteur AMC 4 t refroidi par air - 170 cm3 ?(56 x 69 mm) - 10 ch/6 000 tr/min - Soupapes culbutées - Compression 8 :1 - Carbu Amac Ø 22 mm - Allumage/éclairage par volant magnétique - Boîte 4 rapports - Démarrage au kick - Cadre double berceau - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante à 2 combinés - Freins à tambour Ø 130 mm - Pneus 3,00 x 19" - 105 kg - 105 km/h
Raide et sportive, la Guiller 175 G 90 S atteignait allègrement 100 km/h et offrait une tenue de route sans surprises. Pour assurer sa promotion Guiller aligna trois 175 au Bol d'Or 1953 dont celle de Santucci ici photographiée . Elle était équipée de la version usine à double ACT du moteur AMC. Aucune des Guiller ne termina malheureusement l'épreuve.