Honda
250 quatre cylindres RC 160 - 1959
Fugitive mais décisive
A la fin des années cinquante, Soichiro Honda ne jure que par une seule référence, les NSU. Pour lui, ce sont les motos les plus évoluées de l'époque, et il n'a pas vraiment tort. Pas étonnant que ses premières machines de course s'inspirent dès lors profondément de celles de la marque allemande. La 250 RC 160 ressemble beaucoup aux Rennmax comme à l'éphémère NSU 500 quatre cylindres, avec son cadre mixte tôle-tubes, sa fourche à balanciers ou sa distribution entraînée par arbre et couples côniques en bout de vilebrequin. Il s'agit en gros d'une double 125 RC 142, avec quatre soupapes par cylindre, contrairement à l'éphémère 125 RC 141.
La 250 rachète la 125
Curieusement, alors que les RC 141/142 viennent se frotter à la concurrence occidentale, la RC 160 ne va participer qu'à une seule course, l'épreuve-phare de la saison japonaise, au Mont Asama. Le 23 août, elle y terrasse ses rivales, puisqu'on en retrouve cinq exemplaires parmi les six premières motos classées. Seul intrus, un twin Honda CR 71, privé celui-là, en quatrième position ! Un tel triomphe venge l'affront subi en 125, où une simple CB 92 privée a devancé les trois
RC 142 d'usine
On change tout !
Dès 1960, la RC 161 qu'Honda engage en Grands Prix a un cadre entièrement tubulaire, une fourche télescopique, des cylindres inclinés, une distribution entraînée par cascade de pignons entre les cylindres et un allumage par magnéto. Elle inaugure une formule destinée à dominer les Grands Prix pendant plusieurs années.
Moteur 4 temps 4 cylindres refroidis par air - 249 cm3
(44 x 41 mm) - 35 ch/14 000 tr/min - Distribution à 2 ACT entraînés par arbre et couples coniques, 4 soupapes par cylindre Lubrification à carter humide - Allumage batterie/bobine - Boîte 5 rapports - Transmission par chaîne - Cadre à épine dorsale en tubes et tôle - Suspensions av. à balanciers, ar. oscillante - Freins av. et ar. à tambour - Pneus av. 2,75 x 18", ar. 3,00 x 18" - 135 kg - 160 km/h.
La RC 160 ne participa qu'à une seule course, au Japon, sur la piste en cendrée du mont Asama, mais son importance historique est considérable‑: c'est elle qui va ouvrir la voie aux multicylindres de moyenne cylindrée.