Honda
250 FTR - 1987
Une Américaine pour les Japonais
Le championnat américain, au règlement technique taillé sur mesures pour les twins vieillots, n'avait jamais échappé aux Harley, Triumph et BSA, jusqu'à ce que Kenny Roberts s'y impose, en 1973 et 1974. Encore sa Yamaha XS exploitait-elle des recettes classiques et avait alors sa carrière derrière elle. Il n'en alla pas de même lorsque Honda remporta le titre national en 1984 et le confirma les années suivantes avec sa RS 750. Cette RS était une moto moderne, dont le V-twin dérivait des VT et XLV de série.
A contre-marché
Dans la foulée d'une première tentative en ce sens (la FT 500 Ascot de 1982), et à défaut de commercialiser une RS 750 civilisée, Honda préféra lancer, fin 1985, une 250 destinée aux jeunes. Cette FTR disposait d'un moteur de XLR et affichait toute la panoplie flat-track : empattement court, gros pneus, petits freins, ligne dépouillée et grosses plaques de course. La FTR, encore plus radicale que l'Ascot, ne risquait pas d'être mieux perçue. Surtout diffusée au Japon (les 250 étant pratiquement absentes des États-Unis), elle n'y remporta qu'un succès d'estime : le flat-track, comme chez nous, y est trop mal connu. Honda ne se donna d'ailleurs même pas la peine d'importer en Europe la FTR, ni même la VT 500 Ascot qui succéda à la FT, alors que leurs atouts y auraient été fort défendables.
Dissuasif
Sa ligne, sa légèreté, sa personnalité permettaient, sans aucun doute, à la FTR de prétendre au titre de bonne machine ; mais une moto, aussi réussie soit-elle, ne peut décidément mener carrière si son image reste absente.
Monocylindre 4 t refroidi par air - 249 cm3 (73 x 59,5 mm) - 27 ch/8 500 tr/min - Simple ACT entraîné par chaîne, 4 soupapes radiales - Lubrification par carter humide - Allumage électronique - Boîte 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Freins à disque - Pneus av. 100/90-18, ar. 120/90-16 - 127 kg - 140 km/h.
La FTR 250 cherchait à exploiter le "look" flat-track et à fêter les titres américains de Graham puis Shobert. Malheureusement, les 250 sont inexistantes outre-Atlantique, et le flat-track inconnu ailleurs !