Au début des années quatre-vingt-dix, la crise aidant, les motos dites "basiques" (délaissant carénage et techniques sophistiquées) sont revenues à la mode. Après avoir tenté de contrer le succès de la Kawasaki 750 Zephyr avec sa CB 750 Seven-fifty , Honda visa la 1200 V-Max de Yamaha avec cette 1000 CB 1. 

Tout commence en 1989 lorsque quelques ingénieurs du service Recherche et Développement, sans doute lassé d'étudier les motos réclamées par le marketing, imaginent une nouvelle grosse cylindrée-phare pour la marque, à l'image de la 1000 CBX ou de la CB 1100 F. Ce ne peut être qu'un quatre cylindres en ligne qui doit s'adresser à la majorité des consommateurs. Présentée en avant-première, en novembre 1991, lors du Tokyo Motor Show, cette machine avait déjà fait couler beaucoup d'encre durant les dix-huit mois qui ont précédé sa commercialisation. Elle rappelait beaucoup les motos pilotées en production par le prodigieux Freddie Spencer, au début des années quatre-vingt. Et le moteur de la CBR, regorgeant de couple et de puissance, dont elle est équipée, promettait des accélérations dignes d'un dragster. 

Cette belle machine allait pourtant un peu décevoir à l'usage les amateurs de puissance brute. Encore une fois trop sage, Honda a voulu faire une moto facilement utilisable par tout pilote. Le résultat est certes homogène, mais le gros moteur, trop souple et docile, y a perdu de sa saveur et ce handicap, allié au prix élevé de la CB1, freine le succès de ce gros calibre des motos "basiques".