Honda
500 NSR - 1984
Gonflée
Spencer a étonné le monde en 1983 et, en l'absence de Roberts, l'on s'attend à un nouveau festival en 1984. Honda le dote pourtant d'une machine entièrement renouvelée et assez peu conforme aux canons du moment. Certes, il s'agit désormais d'une quatre cylindres, mais contrairement aux Suzuki et Yamaha, le moteur de cette NSR est un vrai V, à un seul vilebrequin, et non un "carré" plus ou moins ouvert. Autre surprise, les échappements passent au-dessus du moteur, le réservoir étant logé dans le fond du carénage. La disposition, si elle n'est pas inédite, est rare à ce niveau de la compétition.
Mise au point en course
Dès le début de saison se profile un duel entre Lawson, au guidon d'une très homogène Yamaha OW76, et Spencer, dont la machine, très puissante, manque de mise au point. Mamola, quant à lui, revenu sur une NS, après avoir débuté la saison sur la NSR sans parvenir à l'assimiler (la machine est conçue spécialement pour le pilotage très particulier de Spencer), remporte trois des cinq derniers GP, tandis que Spencer se remet d'une chute survenue hors championnat. Finalement, et avec 4 victoires seulement (contre 5 pour Spencer), Lawson arrache le titre par sa régularité. Honda se console avec le championnat par marques, grâce au tir groupé de Mamola, Roche, Spencer et Haslam, qui finissent dans cet ordre derrière la très constante Yamaha.
Brillante et durable revanche
Spencer se vengera, en 1985, avec un incroyable doublé 250-500. Sa NSR, alors, aura retrouvé des pots "par en dessous" et un réservoir "normal". Son architecture n'a pas beaucoup évolué depuis.
4 cylindres en V à 90° 2 t refroidis par eau 499 cm3 (54 x 54,5 mm) - 140 ch/11 500 tr/min Distribution par clapets dans le bas-moteur Lubrification par mélange - Allumage électronique - Boîte 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre à caissons et tubes en aluminium - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante à leviers - 3 freins à disques - Pneus av. 130/60 x 16", ar. 180/67 x 17" - 120 kg - 310 km/h.
La NSR de 1984 est la dernière 500 de pointe à avoir osé tenter des solutions techniques originales. Depuis, les innovations sont devenues beaucoup moins spectaculaires.