Italjet
50 cm3 Mustang - 1965
Le cyclosport le plus emblématique de Léopoldo Tartarini
Le premier 50 produit par Italemmezeta, avant que la société ne prenne le nom d'Italjet en 1967, est un cyclosport aux lignes superbes présenté en 1962. Proposé dans plusieurs versions, ISS, Super Sport, De Luxe ou... Italjet, il est équipé d'un moteur Franco Morini et son très long réservoir et sa selle à dosseret lui donne un style résolument racing. La version Italjet est même proposée d'origine avec un carénage intégral en polyester aux couleurs or et rouge sang de la machine. La concurrence ne tarde pas à réagir et, pour garder une longueur d'avance, Leopoldo Tartini, designer de génie et créateur de la société, tente l'originalité en présentant son nouveau cyclosport, le Mustang 50 SS, aux salons de la fin d'année 1964.
Un style anticonformiste
Rompant délibérément avec les codes contemporains du cyclosport, il associe un réservoir monumental de forme trapézoïdale, surmonté d'un double bouchon dont l'un est factice et intègre le compteur de vitesse, à une selle minimaliste et un garde-boue arrière très haut, l'ensemble paraissant disparate. On adore ou on déteste, mais le style ne laisse personne indifférent. Nouveauté aussi pour le cadre, un double berceau passant au-dessus du moteur (idée est reprise plus tard par Moto Guzzi pour son Dingo). Pourtant, le moteur n'est pas suspendu puisqu'il est posé sur un double berceau en tôle, boulonné sous le "gros" double berceau en tubes et supportant aussi l'axe du bras oscillant. Le moteur est le tout nouveau Minarelli P4 à boite 4 vitesses commandées au pied, doublé, pour la France, d'une version à pédale équipée du Minarelli P3 à trois vitesses par poignée tournante. Un splendide tambour Grimeca duplex à 4 mâchoires à l'avant et ouïes de refroidissement factices assure un freinage efficace. L'ensemble de la partie cycle est parsemé de trous pour alléger au maximum comme sur une moto de compétition. Le choix des couleurs rompt aussi avec les autres cyclosports en arbore un gris et noir discret. Plusieurs versions sont proposées suivant les années et les pays. En Italie, il existe un modèle GT avec guidon corne de vache, grosse selle monoplace et porte-bagage et un modèle Trial avec un réservoir un peu plus petit, des pneus à crampons et un échappement relevé. En Allemagne et en Suisse, le Mustang adopte un moteur Sachs à 4 ou 5 vitesses ainsi qu'une vraie selle biplace et il est vendu sous le nom de Cobra. Cobra aussi aux États-Unis, mais avec le moteur Minarelli. Il existe également un modèle compétition, le Vampiro, qui revendique une vitesse de pointe de 130 km/h.
Un succès d'estime
Malgré un prix dans la norme, entre 1480 et 1550 F en France, son style un peu trop anticonformiste, qui a tant plu aux journalistes à sa sortie, va pourtant freiner sa diffusion en plaisant beaucoup moins aux ados ! En 1967, Italjet présente le Mustang Veloce qui adopte un réservoir plus classique et une selle à dosseret. Le Mustang SS "standard" sort du catalogue fin 1967. La version Mustang Trial à gros réservoir y reste jusqu'en 1970, elle disparait en même temps que le Mustang Veloce, qui est remplacé en 1971 par le New Mustang.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 49,5 cm3 (39 x 45,1 mm) - 4,2 ch à 8 200 tr/mn - Carburateur Dell'Orto UA17S - Allumage par volant magnétique - Lubrification par mélange - Boite 4 vitesses - Embrayage multidisque - Transmission finale par chaine - Cadre tubulaire double berceau passant au-dessus du moteur - Suspension avant par fourche télescopique à graisse et ressorts apparents - Suspension arrière par bras oscillant et double amortisseur à ressorts apparents - Freins avant et arrière à tambour Grimeca, ø 118 mm - Jantes en Aluminium - Pneus AV 2,25 x 18", AR 2,50 x 18 - 52 kg - 86 km/h.
Il fallait tout le génie de Leopoldo Tartarini pour faire accepter un style si particulier. En vignette, en haut à gauche, le Mustang découvert par de jeunes visiteurs au salon de Paris 1964