Joël Corroy est un ancien espoir français du motocross deuxième en National 500 en 1970 derrière Gilles Portal et quatrième en 500 Inter en 1973. Reconverti dans le trial à la suite d'un grave accident, il est dans les années 80 un des plus gros vendeurs français de motos de trial avec son magasin Trail 70 à Vesoul. Fin technicien, il conçoit pour son propre plaisir sa propre moto de trial en 1982. Devant les qualités du prototype, il finit par sauter le pas et fonde la marque JCM, pour Joel Corroy Motos. Après deux premiers protos, la version définitive de la moto, le modèle 320, est présenté début 1983. Une machine de trial moderne : ligne élancée tout en courbe, suspension arrière monoamortisseur progressive et partie cycle compacte et évolutive. Le moteur est un Tau italien, dérivé du modèle 250 cross, mais tellement modifié par JCM pour l'adapter au trial qu'il peut quasiment être considéré comme une production maison. La cylindrée réelle est de 315 cm3 et les accessoires de qualité sont au rendez-vous : fourche Marzocchi, amortisseur De Carbon bientôt remplacé par un Corte Cosso, jantes Akront et freins Leleu. La JCM se pose d'entrée au meilleur niveau de compétitivité et les essais dans la presse sont excellents.

Dès la première année, JCM s'engage en championnats du Monde et de France avec Charles Coutard. Même si celui-ci n'est plus une menace pour les autres trialistes, c'est un très bon metteur au point qui jouit d'une grande reconnaissance dans le milieu. JCM ne pouvait rêver meilleur ambassadeur. Il va être secondé rapidement par Joël Descuns, bon Inter Français du moment. Ensemble, ils vont grimper la tour Eiffel en octobre 1983 lors d'un coup médiatique savamment orchestré et difficilement imaginable aujourd'hui. 674 marches à grimper pour arriver jusqu'au deuxième étage devant plus d'une centaine de photographes, les 3 chaînes de télévision françaises du moment, des radios, des médias internationaux…

En 1984, le modèle 323 remplace le 320. La cylindrée est portée à 371 cm3 et JCM remporte un premier titre de champion de France avec Patrick Charlier en catégorie Sénior. En 1985, la gamme intègre le modèle 240 qui cube 238 cm3. La gamme s'agrandit encore en 1986 avec l'ajout du modèle 303 (303 cm3), un juste milieu entre la 240 et la 323. C'est surtout une nouvelle moto intégrant entre autre un réservoir sous la selle et un frein à disque à l'avant. Sur le même moule, un modèle 243 apparaît en cours d'année qui va remplacer le modèle 240. Entre 1983 et 1986, JCM va réussir à construire environ 1000 machines malgré des moyens très limités et des conditions de travail artisanales. Entre un prototype et son industrialisation, il y a un abîme dans lequel Joël Corroy va jeter beaucoup d'argent, d'énergie et d'espoirs, produisant souvent à perte pour satisfaire les clients. Dans l'espoir de passer au stade industriel, il trouve un accord fin 1986 avec la société Streit, un gros sous-traitant automobile du Doubs, qui cherche à se diversifier. La gamme originelle avec le moteur Tau est arrêtée pour être remplacée par une toute nouvelle moto avec un moteur italien Villa plus moderne et léger. Ce sera la Vega qui ouvre une nouvelle page de l'histoire de JCM.