JCM est une marque de moto de trial française créé par Joël Corroy en 1983 à Vesoul. Après avoir construit environ 1?000 motos de trial entre 1983 et fin 1986 avec des moyens artisanaux, fait grimper ses motos en haut de la tour Eiffel devant les médias du monde entier et remporté un titre de champion de France avec Patrick Charlier en 1984, Joël Corroy cherche des partenaires fin 1986 pour passer au stade de la production industrielle. Il trouve un accord avec la société Streit, un gros sous-traitant automobile du Doubs, proche de Vesoul, qui cherche à se diversifier. Dès lors, JCM, installé dorénavant à Beaume-les-Dames, bénéficie de moyens financiers et industriels importants. La gamme originelle avec le moteur Tau est arrêtée pour être remplacée par une toute nouvelle moto.

Nous sommes début 1987 et tous les espoirs sont permis pour JCM qui, contrairement à la vieille tradition française qui consiste à dénigrer ce qui est produit sur notre sol, jouit d'une bonne réputation. L'année commence avec le lancement de la Vega 333. équipée d'un moteur Villa Italien de 327 cm3 à la place du moteur Tau. Elle passe du blanc au rouge et, avec le nouveau moteur, plus petit, monté dans un nouveau cadre, la moto atteint le poids record de 85 kg. Une 233 et une 123 sont prévues dans le courant de l'année, mais elles ne verront jamais le jour. Malheureusement, le moteur Villa qui aurait dû être un nouveau départ va s'avérer être un point d'arrêt. Incapable de fournir les 600 moteurs commandés pour 1987, Villa n'en livrera que 80 ! 

Comme pour beaucoup d'autres avant et après eux en France, l'industrialisation ne va pas se passer aussi facilement qu'espéré par Streit. Ajoutez une moto qui manque de développement, et vous créez un échec retentissant. Streit et Corroy se rejettent la faute et annoncent leur séparation au salon 1987, la garde du "bébé" restant à Streit. Tout est à reconstruire après une année blanche et le départ de Joël Corroy ne donne pas confiance au client potentiel. La nouvelle version 233 de la Vega pour 1988 a pourtant corrigé la plupart de ses défauts en adoptant un nouveau moteur de 239 cm3, fruit d'une collaboration avec Gas-Gas. Boîte de vitesses et carter viennent d'Espagne, cylindre et piston sont réalisés par JPX, l'embiellage est fait en France et JCM usine et assure le montage. Le réservoir est toujours sous la selle et l'habillage UFO en plastique injecté. Légère et vive, elle va être plébiscitée par la presse. Moto Revue va la classer deuxième sur sept motos de trial dans un comparatif en février.  

Au salon de Paris 1989, Exit les Vega, la marque française présente une très belle gamme de dix modèles, déclinés en trois cylindrées et quatre niveaux de sophistication : Week-end pour les pilotes du dimanche, Europa pour les pilotes un peu plus exigeants, SR pour les tops pilotes et Oxygène pour les randonneurs.?Chaque modèle est disponible en 125, 240 et 325. Hélas, la magie ni est plus et le succès commercial n'est pas à la hauteur des lourds investissements consentis.?D'autant qu'au même moment, la concurrence entame une surenchère technologique à laquelle JCM ne peut pas répliquer.?En guise d'évolutions, la gamme va surtout voir des modèles disparaitre au fil des ans. Pas aidée par la presse française qui ignore quasiment JCM à partir de 1991, la marque disparait  en 1993 dans l'indifférence générale.