Les établissements Léon Corbeau, dont l'usine était 10 rue Achille Martinet à Paris 18e, ont produit de 1912 à 1936 les motos C.L. Utilia (C.L. pour Corbeau Léon) qui, comme leur nom l'indique, avaient surtout une vocation utilitaire. Pour contrer cette image dévalorisante pour son haut de gamme, Léon Corbeau crée une nouvelle marque en 1927 à consonance bien anglaise comme le veut la mode de l'époque. Ainsi naît Jack Sport "sous-titrée" Motor Union, sans doute pour faire plus important. En fait ses 350 et 500 au catalogue ne sont que des C.L. Utilia rebadgées à moteur LMP à soupapes latérales ou culbutées et boîte Bridier Charron. On verra aussi une 250 à moteur Blackburne et soupapes culbutées pilotée en course par le célèbre Fernand Venin.

Cette superbe 350 à moteur LMP et attelée d'un side-car en tôle d'aluminium bouchonnée et ici présentée au salon de Paris en octobre  1930, est l'un des derniers modèles de la marque Jack Sport qui disparaît en 1931. Elle est, à quelques détails d'équipement près, identique à la C.L. Utilia 350 C 18 avec le moteur LMP à double échappement qui promet (ah, la publicité !) 20 km/h de plus que celui à simple échappement. La principale différence avec l'Utilia réside dans la fourche avant à parallélogramme type Druid à deux ressorts latéraux alors que la C 18 est montée avec une type Webb à ressort central. Il y a aussi le frein avant, un tambour certes étroit, mais de 180 mm comme à l'arrière, alors que l'Utilia se contente d'un ø 130 mm à l'avant. Cette version de salon présente aussi toutes les options possibles : compteur de vitesse et montre 8 jours, éclairage électrique par dynamo, batterie, selle confort avec dosseret inspirée des Harley Davidson américaines et nombreuses parties chromées. 

La Jack Sport s'est mise sur son 31 pour s'exposer à ce 24e salon de l'auto et de la moto qui rassembla 1339 exposants sous les fantastiques verrières du Grand Palais.