Les débuts de Kawasaki dans le monde du deux roues se font en 1948. Il lui faut alors donner du travail à ses usines aéronautiques, à l'arrêt depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Kawasaki commence à construire des moteurs pour d'autres marques puis absorbe Meguro et Meihatsu. Il faut attendre 1960 pour voir les premières motos siglées Kawasaki. Ce seront la 125 B7, suivie rapidement par la B8. Dans le courant des années 60, quelques Kawasaki sont distribuées en France par les Ets Garreau, célèbre concessionnaire parisien importateur des Norton depuis des années. Ce sont alors des 250 Avenger, 350 Samourai et 650 W. Il faut attendre 1969 et la création de la SIDEMM pour voir réellement arriver les Kawasaki sur le marché Français.  

Kawasaki, comme ces concurrents japonais, dispose alors d'une gamme pléthorique de 22 modèles en petite cylindrées entre 50 et 175 cm3. La SIDEMM va choisir d'importer la 90 GA2 en deux versions, la SS et la SSS, cette dernière aussi appelée GA3 parfois. La version SS pour super sport, qui est vendu par la SIDEMM comme étant l'équivalent d'une 125, est la version routière avec échappement bas et selle double, flancs de réservoir chromés et grippe genoux "à l'ancienne". Elle va perdre son réservoir chromé en 1971 pour un réservoir plus moderne adoptant une décoration à deux tons. La GA2 SSS est la version Scrambler avec échappement relevé sur le côté droit et grille de protection, réservoir deux tons blanc et rouge, guidon TT avec barre de renfort et ressorts de suspension arrière apparents. Elles sont équipées d'un monocylindre deux temps brillant, mais pointu développant 10.5 ch qui l'emmène sans peine à 100 km/h. Un peu juste par rapport au 125 concurrentes, mais plutôt bien pour une 90 cm3 grâce à son distributeur rotatif et son poids plume de 79 kg. La boîte 5 vitesses est précise et la lubrification par pompe système Superlube est la même que celle montée sur les 250 Samourai et 350 Avenger bicylindres. L'huile est injectée dans la tubulure d'admission avant le disque rotatif. Une version à boite 4 vitesses a cohabité avec la GA2, la GA1, qui n'a pas été importée chez nous. Le cadre double berceau est constitué de tubes fins et de nombreux renforts viennent rigidifier l'ensemble. La finition est exemplaire et l'équipement complet pour une 90, surtout comparé au standard européen de l'époque. Béquilles centrale et latérale, contact à clef, batterie, clignotant, rétroviseur et antivol de direction. 

Malgré son déficit de puissance par rapport aux 125 de la concurrence, la SIDEMM va réussir à vendre environ 700 GA2. Au salon 1970, la Kawasaki est proposée à 2 518 F face aux Honda CB 125 à 3 327 F et Yamaha 125 YAS1 à 3 298 F, mais la Yamaha 100 YL1 vaut seulement 2400 F. L'image de dynamisme et de sportivité de Kawasaki, appuyée par le titre de Dave Simmonds en championnat du monde en 125 en 1969 avec un bicylindre à distributeurs rotatifs a sans doute contribué un peu à son relatif succès. Très peu d'exemplaire ont survécu, ayant été martyrisé par toute une génération d'adolescents. La GA2 sera construite jusqu'en 1974, et remplacée en France en 1972 par la 125 Touring, qui n'est toujours pas une vraie 125 mais une 99 cm3, mais ceci est une autre histoire.