Kawasaki
250 cm3 KT - 1975
L'unique incursion de Kawasaki dans le trial
Le trial a le vent en poupe au début des années 70. Sa philosophie alliant liberté, nature et facilité d'utilisation colle parfaitement à l'époque. Le marché du trial est dominé par les marques espagnoles depuis le milieu des années 60 après avoir été la chasse gardée des constructeurs britanniques. Les quatre principaux constructeurs japonais, en pleine expansion, ne pouvaient laisser passer ce marché et, comme l'ont fait les Espagnols avant eux, ils font appel à des pilotes anglais pour assurer leurs développements. Pour Yamaha, ce sera Mick Andrews, pour Honda, Sammy Miller, pour Suzuki, Gordon Farley et pour Kawasaki, Don Smith, vainqueur du challenge Henri Groutars (ancêtre des championnats d'Europe) en 1964 et 1967 sur Greeves et du Championnat d'Europe en 1969 sur Montesa. Les championnats du monde n'étant créés qu'en 1975.
Du prototype à la série.
Don Smith commence le développement de ce qui sera la KT en 1972. Le cadre est réalisé par Mick Whitlock qui s'est fait connaitre, entre autres, pour avoir réalisé la partie cycle de la
250 Cheetah. Il est alors considéré que l'un des meilleurs spécialistes du domaine et il travaille sur quasiment tous les projets de motos de trial menés en Angleterre dans les années 70. Le moteur, issu de la 450 Kawasaki de cross, est assagi avec une cylindrée ramenée à 330 cm3 et le prototype ne pèse que 78 kg. Sous cette forme, la Kawasaki fait une première apparition aux Six Jours d'Écosse en 1973 où elle termine première de la catégorie 500 avec Richie Sunter, mais seulement 20e au général. La moto de série arrive deux ans plus tard avec un moteur spécifique de 250 cm3. Comme de coutume pour une Japonaise, l'équipement et la finition sont irréprochables (en dehors des soudures de cadre typiques aussi des Japonaises de l'époque, solides, mais moches). Les coloris vert et blanc et le style sont unanimement salués, comme le graissage séparé, les garde-boue en plastique incassable, la commande de frein protégée des chutes et l'équipement routier complet. De plus, le cadre double berceau est alors une rareté en trial, mais la KT est un peu trop lourde avec ses 96 kg et le moteur, placé haut dans le cadre, additionné à une garde au sol importante (310mm, à comparer aux 250 mm d'une
Ossa 250 MAR) placent le centre de gravité trop haut et en avant, ce qui alourdit la direction. Dommage, car le moteur est bien plein à tous les régimes, la boite de vitesses est douce et précise et les suspensions efficaces.
Arrivée trop tardive dans un marché saturé.
Présentée au Japon en 1974, elle arrive en France pour le salon d'octobre 1975, mais cette Kawasaki ne va pas trouver son public. Pas compétitive par rapport aux machines de trial européennes et sans légitimité (aucune Kawasaki dans le classement des championnats du monde en 1975-76), elle arrive sans doute trop tard dans le monde du trial de loisir déjà occupé par
Yamaha avec la 250 TY et Honda. Comme
Suzuki avec la 250 RL, Kawasaki n'insiste pas et la KT disparait au bout d'un an.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 246 cm3 (69,5 x 64,9 mm) - 16 ch à 6 500 tr/min - 1,9 mkg à 4 000 tr/min - Carburateur Mikuni ø 26 mm - Allumage par volant magnétique CDI - Graissage séparé, système Superlube - Boite 5 vitesses - Embrayage multidisque humide - Transmission finale par chaine - Cadre double berceau tubulaire en acier - Fourche télescopique hydraulique Kawasaki, débattement 175 mm - Suspension arrière par bras oscillant et 2 amortisseurs hydrauliques à double effet, débattement 100 mm - Freins avant et arrière à tambour, av. ø 120 mm, ar. ø 130 mm - Jantes DID en aluminium anodisé - Pneus av. 2,75 x 21", ar. 4,00 x 18" - 96 kg.
Photo prise à l'Asagiri Kogen Museum, qui semble ne plus exister, sur un balcon face au célébrissime Mont Fuji.