La Société Manufacturière d'Armes et Cycles (SMAC), fondée par un Monsieur Lévy à l'aube du XXème siècle, est l'une des très nombreuses fabriques du bassin de Saint Etienne, la capitale du cycle, et la SMAC fournit entre autres les montures du bataillon cycliste de la Garde Républicaine. Elle possède des usines à Saint-Etienne et Sury-le-Comtal. C'est seulement au début des années 20 qu'elle se lance dans la commercialisation de motocycles sous la marque « La Panthère ». En fait il s'agit surtout d'assemblage, hormis peut-être les cadres, tous les éléments proviennent de fournisseurs extérieurs spécialisés : Moteurs Zürcher ou LMP, boîtes de vitesses Bridier et Charron, fourches et moyeux AYA, réservoirs Mottaz. Cette formule, héritée de l’industrie du cycle, permit à une foule de très petites marques de proposer des gammes étendues tout au long des années 20 et 30.

Pour le millésime 1929, La Panthère propose une gamme particulièrement fournie allant de la 175 à la 350, à moteurs 2 ou 4 temps. Le type B2, de 250 cm3 est équipé d'un moteur Zürcher dit «à tourbillon » accouplé à une boite Bridier et Charron à trois vitesses de type A3, l’alimentation est confiée à un carburateur Amac placé juste à côté de la sortie d'échappement avec laquelle il partage une volumineuse pipe en aluminium censée réchauffer les gaz.

La partie cycle à cadre à simple berceau interrompu et fourche à parallélogramme, a des roues de 19 pouces rayonnées sur moyeux AYA. Les marche-pieds en aluminium, placé assez bas confirment la vocation touristique de ce modèle. Le porte-bagages porte une boîte pour la chambre à air de secours et, derrière la plaque d'immatriculation, une petite nourrice contenant l'huile pour réaliser le mélange.

Tout cela est bien classique, mais ce qui rend la Panthère historique, ce sont ses formidables sigles, des décalcomanies de près de 30 cm, où s'étale une panthère de chaque côté du réservoir entre-tubes.