Libéria
175 Agache - Guignabodet
1er au Bol d'Or 1957
Ydral, tourné vers la course dès ses débuts, remporte le Bol en catégorie 175 cm3 avec des machines courant sous son nom en 53 avec André Nebout dit Tano, en 54 avec Dagan et Godin et en 55 avec Agache et Dagan. Une parenthèse en 1956 où Gnome & Rhône s'adjuge le podium puis Ydral y remonte en 1957 avec cette fameuse Libéria n° 49. Conçue, construite et pilotée par Georges Agache avec Gilbert Guignabodet, cette 175, première de sa classe en 175, est 4e au général avec une moyenne de 100,18 km/h. Devant elle, La Norton 500 Manx de Lefevre et Briand en tête au général à 117,9 km/h de moyenne, et deux autres 500 cm3, une BMW et une Velocette. La petite 175 est en revanche devant les meilleures 250 classées, FN et Zündapp. Cette formidable victoire au Bol d'Or en 1957 sera malheureusement la dernière apparition officielle de Libéria en course et la dernière victoire des moteurs Ydral 175 au Bol d'Or.
Georges Agache : le précurseur
Ces motos Ydral "d'usine" sont avant tout l'uvre de Georges Agache, mécanicien de grand talent qui travaille depuis 1950 pour la Station Service Ydral à Paris. Pour le Bol d'Or 1957, Georges Agache fait réaliser chez Libéria le superbe cadre de ligne très moderne et en tubes fins qu'il a dessiné avec un double berceau inférieur et deux tubes supérieurs très écartés sur lesquels repose un réservoir à fond plat de plus de 15 litres. Il reçoit le moteur à cylindre alu chemisé fonte dérivé du type AJ à cylindre rond dit "d'usine" déjà utilisé en 55 et 56. Seul changement, un pot Wilman qui remplace le petit tromblon de l'année précédente. Le bas moteur de série est spécialement préparé et équilibré avec des modifications mineures comme le carter droit issu des moteurs bitubes qui facilite le montage des commandes reculées.
La victoire de l'aérodynamique
Le grand carénage enveloppant beaucoup plus fin et aérodynamique que celui vu au Bol d'Or 1956 est fabriqué à la Station Service Ydral avec l'assistance d'un tôlier-formeur de chez Kellner, l'un des carrossiers automobiles les plus réputés. IL faisait dit Georges Agache gagner près de 30 km/h et moto, essayée pour la première fois aux Deux-heures de Montlhéry le 7 avril 1957, y sera chronométrée à 153 km/h devant les belles Italiennes quatre temps à ACT. Le secret dira Georges Agache, c'est un moteur qui tourne à un régime modéré tandis que le carénage permet de tirer très long et d'abaisser la consommation à 6 litres à l'heure. Deux motos sont engagées au Bol d'Or couru le 1er juin 1957, celle d'Agache-Guignabodet remporte la course et celle de Daniel Arambol et Fernand Tiers sera éliminée par des ennuis de volant magnétique puis, définitivement au 19e tour, par un bris de fourchette de boîte.
Moteur Ydral AJ 57 monotube - 175 cm3 (62 x 57,8 mm) - Super Culasse Maucourant - Allumage par volant magnétique - Carburateur Dell'Orto à cuve séparée - Graissage par mélange - Embrayage multidisque - Transmission primaire et secondaire par chaînes - Cadre double berceau en tubes fins - Fourche télescopique fabriquée spécialement sur les spécifications de G. Agache, suspension arrière oscillante à 2 amortisseurs Newton - Carénage en duralumin - Double frein avant simples cames, tambour arrière latéral simple came du même côté que la chaîne - Pneus 17" Pirelli - 155 km/h
La recette d'un succès : un moteur fiable, une aérodynamique exceptionnelle et un cadre d'un étonnant modernisme.