MBK
350 Jeepy - 1984
Vitrine d'une mutation

Lorsqu'une nouvelle équipe reprend, en janvier 1984, les commandes d'une Motobécane bien mal en point, elle a pour première urgence de donner un nom plus moderne à la vénérable institution, et ce sera MBK. Autre urgence, rajeunir la gamme, ce qui est fait à l'automne avec toute une série de cyclomoteurs pimpants mais aussi cet étrange trail. Ce modèle marque l'arrivée des Japonais dans la maison, effective depuis juillet. Son moteur est emprunté à la Yamaha XT 240, éventuellement muni d'un kit qui augmente la cylindrée. L'emprise de Yamaha sur la société sera bientôt plus nette…

Pensée d'abord pour les militaires
La Jeepy innove un peu plus sur le plan de la partie cycle. Elle se signale par divers équipements pratiques comme un guidon repliable (façon cyclorameur), la possibilité d'installer un porte-paquets à l'avant, et ses œillets d'ancrage pour des sandows sur le réservoir plat. Le porte-bagages arrière est lui aussi très accueillant pour des colis volumineux, voire des sacoches. La Jeepy, dans sa version militaire, est présentée à l'Armée Française, qui doit justement renouveler son parc de motos. La MBK sera hélas rejetée en faveur de la Peugeot-Gilera, en même temps que les Barigo-Rotax et Ligier-Cagiva, ce qui obligera MBK à revenir à ses chers cyclomoteurs.

Pas d'armée, pas de clients
La Jeepy civile ne sera même pas commercialisée, mais aura marqué les esprits par sa ligne anguleuse, sa peinture osée et ses choix techniques. Elle aura donc rempli son rôle, qui était de frapper les esprits à l'occasion du changement d'identité de la marque.

Monocylindre 4 t refroidi par air - 335 cm3 (77 x 72 mm) - 23 ch/6 500 tr/min - Simple ACT entraîné par chaîne - Distribution par carter humide - Allumage électronique - Boîte 5 rapports - Transmission par chaîne Cadre simple berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante à leviers - Frein av. à disque, ar. à tambour - Pneus av. 3,00 x 21", ar. 4,00 x 18" - 140 kg 120 km/h.

On ne peut qualifier la ligne de la Jeepy d'élancée. Elle aurait pourtant mérité de vivre, mais l'Armée, en choisissant Peugeot, a brisé son élan et celui de MBK.