Maserati
150 M2 Alferez - 1957
Tentative mexicaine
Après que les frères Maserati ont cédé leur entreprise à Adolfo Orsi en 1937. Cette famille de gros industriels s'emploie à diversifier l'activité de la marque et crée à Modène Maserati Candele qui fabriquera batterie, bougies, et autres équipements électriques.
Le foisonnement de l'industrie motocycliste dans l'Italie des années 50
Après l'éclatement du groupe Orsi en 1950, cette ex-filiale de Maserati Automobiles se tourne vers le deux-roues motorisé à partir de 1952 en partenariat avec Italmoto qu'elle rachète totalement en 1953 en transférant sa production au siège de Maserati Candele à Modène. Italmoto produira là, pour Maserati, des moteurs et des pièces mécaniques jusqu'en 1963.
La famille Orsi est alors aussi associée à l'ingénieur Renzo Rivolta, constructeur des
motos Iso depuis 1948 et qui vient de révolutionner le salon de Turin 1953 avec sa mini-voiture Isetta. Iso finira par se tourner définitivement vers l'automobile en 1962, mais revenons à Maserati Candele. La marque au trident veut, en 1957, étendre son marché et envisage de faire construire en Espagne, et sous sa marque, un scooter pour l'exporter en Amérique du Sud.
Une vraie Maserati signée par Giulio Alfieri
Adolfo Orsi fait donc étudier chez Iso deux prototypes M1 et M2 qui seront présentés à Mexico en 1952 sous le nom d'Alferez. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce nom (insigne en espagnol) ne fait pas référence au concepteur du projet,
Giulio Alfieri. Ce célèbre ingénieur s'est déjà fait remarquer avec un
Lambretta de records en 1951 qui atteignit 202 km/h. Engagé par Maserati en 1953, il devient directeur technique de l'usine automobile de Modène en 1952 et concepteur du V12 Maserati champion du monde en 1957 avec Manuel Fangio (etc, jusqu'au V6 de la Citroën SM en passant par l'autre
V6 de la Laverda 1000 d'endurance en 1978). A se demander comment il pût, dans le même temps, s'occuper du scooter !
En dépit de cette glorieuse paternité, les projets des Alferiez M1 et M2 n'ont pas de suite
chez Maserati, en revanche, le M2 donne naissance au 150 F Diva chez Iso présenté en octobre 1957 au salon de Paris.
Le succès sous Iso
Ce Maserati M2 miraculeusement survivant ne diffère de l'
Iso 150 F Diva que par quelques détails dont, évidemment, le logo Maserati bien spécial de ce modèle avec une petite voiture rouge pour bien souligner sa glorieuse filiation, mais aussi les grilles d'aération à l'arrière de la coque. Le reste du scooter est identique avec un cadre tubulaire habillé d'une carrosserie en tôle avec panneaux latéraux amovibles. Un ensemble élégant, très inspirés par les Lambretta et Vespa.
Monocylindre 2 temps en position centrale, incliné vers l'arrière et refroidi par turbine - 145,4 cm3 (57 x 57 mm) - 6 ch/5 000 tr/min - Alimentation par la jupe du piston - Graissage par mélange - Allumage/éclairage par volant magnétique - Boîte 4 rapports par poignée tournante - Transmissions primaire par chaîne duplex, secondaire par chaîne sous carters étanches - Cadre monotube - Suspensions av. monobras, à roue tirée, ar. groupe motopropulseur oscillant et 2 amortisseurs hydrauliques - 97 kg - 80 km/h.
Contrairement aux motos Maserati, le logo de la marque (en vignette) rappelle ici clairement sa filiation avec une petite silhouette de voiture rouge au-bas de son blason.