Minerva
Scooter 150 cm3 - 1954
Résurrection temporaire
Dans les années 50, les constructeurs belges sont à la peine et certains disparaissent, tandis que beaucoup cherchent à survivre en piochant dans les productions européennes pour fabriquer, ou simplement vendre, sous licence. C'est principalement le cas pour les scooters et c'est ainsi que Flandria produira le SIM Ariete italien, que Royal Nord montera le Maicoletta , que Saroléa diffusera les Rumi, Gillet, les Bernardet, Novy, les Parilla Levriere et que René Milhoux tentera d'imposer des Cushman dotés d'un restylage sommaire.
Minerva renaît sur petites roues
La très vieille marque belge Minerva, fondée en 1897, et qui motorisa de 1901 à 1914 les premières constructions de dizaines de très grandes marques dans le monde entier, tente, elle aussi, de prendre un nouveau départ après des dizaines d'années d'absence et de profiter de la vogue du scooter. Ils seront distribués par Van Hauwaert, la plus grande marque de vélos belge, et son fournisseur sera l'italien MV Agusta à qui elle empruntera le moteur, le châssis et les roues de son premier scooter CSL (Super Lusso) produit dans différentes variations de 1949 à 51. L'ensemble est rhabillé en Belgique, et d'ailleurs bien plus élégamment que les versions italiennes aux formes torturées de la coque arrière. Sur le scooter Minerva, souvent présentée en deux tons, le garde-boue avant fixe est solidaire du tablier (contrairement au MV Agusta) et la coque arrière ovoïde a perdu le curieux aspect de chameau à deux bosses du MV. Elle se prolonge par un petit coffre-porte-bagage, puis un couvercle de la roue de secours intégrant la plaque d'immatriculation et éclairage.
Les temps sont durs, même pour les beaux
L'époque est hélas bien difficile et la suprématie des Vespa et Lambretta est bien dure à combattre avec un nouveau venu manquant d'image comme d'expérience dans le marché bien particulier du scooter. Minerva devra abandonner en 1954 après un seulement d'existence de son scooter sous licence MV Agusta.
Minerva produira aussi de 1954 à 55 pour Van Hauwaert et sous ce label, mais sans plus de succès, le Motoretta qui est une fabrication sous licence du Sterva du stéphanois Sterling. Il n'y monte pas le moteur Ydral comme sur la version française, mais un JLO de 175 cm3 à 3 vitesses.
Moteur MV Agusta monocylindre 2 temps refroidi par air forcé (contrairement au MV Agusta)- 148 cm3 (56 x 60 mm) - 9,5 ch - Culasse alliage léger, cylindre fonte - Allumage/éclairage par volant magnétique 6V 30W - Carburateur Dell'Orto MB 20A - Lubrification par mélange - Embrayage multidisque humide - Bloc-moteur à 4 rapports par sélecteur à droite - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne - Cadre tubulaire et coque tôle emboutie - Suspension avant monobras à balancier et roue tirée, arrière par monobras oscillant et amortisseur mécanique - Pneus 3,50 x 10" - Freins à tambour ø 110 mm, Av. à main, Ar. au pied - 110 kg - 70 km/h
Le scooter Minerva (exposé dans la collection de Scooterworld) ne profitera ni de son élégance ni de la prestigieuse image de MV Agusta et sa production assez confidentielle ne durera que deux ans.