Mochet
175 Charles Mochet Sport - 1958
Si bien, au si mauvais moment
La crise de la fin des années 50 due à l'avènement de la petite voiture économique a touché toute l'Europe. En France, nous y avons rajouté, l'envoi des jeunes pour 27 mois en Algérie, l'assurance en hausse colossale et la licence A1 pour conduire un vélomoteur de 125 cm3. Mochet, comme tant d'autres constructeurs, n'a pas survécu à ces circonstances accablantes, mais il finit en beauté avec cette 175 CMS (Charles Mochet Sport) qui ne fut produite qu'à huit exemplaires en 1958 et rafla une 2e place dans sa catégorie au Bol d'Or de la même année.
Antécédents
Installé à Saint-Ouen aux portes de Paris, Charles Mochet, le père de Georges-Charles à qui nous devons la moto présentée, a débuté en 1924 et lancé successivement le Vélocar, une sorte de vélo carrossé, le cyclecar 350 cm3 puis la Ptitauto de 175 cm3. Georges-Charles prend la direction de l'entreprise en en 1935. Installé à Puteaux en 1946 il motorise le Vélocar avec un 100 cm3, puis la première moto la CM 125 de 1949 à moteur Zurcher. Changement de motoriste en 1954, avec la CM 125 Y à moteur Ydral et, en 1957 la CM 175 S ici photographiée.
Le brouillon d'une moto très moderne
La CM 175 S est une moto de belle facture avec un cadre double berceau façon Mc Candless (comme sur les Norton Manx) dont deux tubes supérieurs croisent le haut du double berceau pour venir s'attacher à la colonne de direction. Il a été conçu par Georges Agache, 2e au Bol d'Or 1954 et vainqueur en 175 cm3 en 1955. Il réalisera ensuite les cadres des Libéria des Bol d'Or 56 et 57.La partie supérieure du cadre à double tube permettait, entre autre d'avoir un réservoir à fond plat de 17l. La boucle arrière du cadre (peu élégante et semble-t-il assez fragile sur ces premières versions) est constituée par une coque boulonnée en tôle. Le bras oscillant en fer plat, peu rigide, aurait lui aussi nécessité une évolution qui, malheureusement n'aura pas lieu.
Une carrière météorique
Dans sa météorique carrière, la CM17 S aux mains de Daniel Arambol remporte les Coupes Eugène Mauve aux 2 heures de Montlhéry en avril 1958 (André Nebout dit Tano profite d'ailleurs de l'occasion pour essayer la moto). La CMS pilotée par l'équipe Arambol-Maisse se classe ensuite 8e au bol d'Or 1958 en catégorie 175 de série et 19e au général en parcourant 2059,28 km à 85,6 km/h de moyenne.
Moteur Ydral AJ55 monocylindre 2 temps refroidi par air - 174,5 cm3 (62 c 57,8 mm) - 12,3 ch/5000 tr/min - Compression 7,8:1 - Culasse Maucourant - Carburateur ø 24 mm - Graissage par mélange - Allumage/éclairage volant magnétique Safi T40 - Boîte 4 vitesses par sélecteur à droite - Embrayage multidisque en bain d'huile - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre double berceau - Suspension avant télescopique, Vista à graisse, arrière oscillante à 2 combiné hydrauliques Newton - Freins à tambours centraux ø 170 mm- Jantes alu - Pneus A;v2,75 x 16", Ar. 3,00 x 16" - 102 kg en ordre de marche - 110 km/h.
Quatre CMS Mochet survivent, semble-t-il, ce qui constitue 50% de la production : un record !