Monet-Goyon
175 cm3 Villiers Brooklands - 1929
La seule Française du podium était demi-Britannique

Le dimanche 30 juin 1929, aux Grand Prix de l'UMF (Union Motocycliste de France), les couleurs françaises ne brillent guère ; les Anglais enlèvent les catégories 250, 350 et 500 cm3 et seul Albert Sourdot sauve l'honneur en enlevant les lauriers en 175 cm3 sur sa Monet-Goyon. Mais est-ce une victoire bien française ? Le moteur est, en effet, un Villiers Brooklands et la boîte de vitesses une Burman, des produits bien britanniques !

La "Sourdot replica"
Quoi qu'il en soit, cette machine doit dormir au paradis des motos de course, et c'est grand dommage. C'est ce qu'ont pensé deux collectionneurs vendéens, spécialistes de la marque mâconnaise : ils ont reconstitué ce "racer", ils en ont réalisé une réplique, aussi fidèle que possible: mis à part le Villiers Brooklands original, aujourd'hui introuvable.

Pièces de série pour machine de course
Cette reconstitution, faite au vu d'excellents dessins d'époque, a été rendue possible par le grand nombre de pièces de série utilisées sur cette 175 cm3 : on est un peu "serré" chez Monet, même pour une moto de course ! La 175 du GP de l'UMF possède donc une partie cycle de série de 1927 sur laquelle s'adaptent comme ils le peuvent les deux demi-réservoirs de 1929. Roues, freins et fourche sont tout autant de série ; cette dernière est simplement complétée d'amortisseurs à friction. Et le Brooklands, simple, fiable et performant (on en tirait une bonne douzaine de chevaux) fait le reste, d'ailleurs tout aussi à l'aise en course de côte, régularité ou record de de vitesse.

Moteur Villiers Brooklands monocylindre 2 temps vertical - 175 cm3 (57,2 x 67 mm) - 8,5 ch/4 900 tr/min - 10 à 12 ch selon préparation - Boîte Burman séparée à 3 rapports - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Démarrage à la poussette - Cadre simple berceau interrompu - Fourche av. à parallélogramme - Roues de 19" - Freins à tambours latéraux - 70 kg - 124 km/h

Une replissa parfaitement conforme et, en vignette, Albert Sourdot qui a établi sur cette machine un nouveau record du kilomètre lancé à 124 km/h le 25 août 1929 à Arpajon