Morbidelli
50 Grand Prix - 1971
Les machines à bois prennent racine
Giancarlo Morbidelli, à la force du poignet, a monté, dans les années soixante, une entreprise de machines à bois à Pesaro, fief de l'industrie du meuble. Ce n'est que lorsque sa société a acquis une dimension suffisante qu'il décide, en 1968, à 34 ans, de s'adonner enfin à sa passion de jeunesse, l'élaboration de motos de course. Il commence par bricoler le 60 cm3 du jeune Eugenio Lazzarini, qui court en catégorie Cadet et deviendra triple champion du monde en 1978, 79 et 80. Et dès l'année suivante, Morbidelli passe à la réalisation d'une machine portant son nom. Il s'adjoint pour la circonstance les services de Franco Ringhini, un technicien venu de chez Guazzoni.
Un Guazzoni, avec quelque retard
Leur 50 cm3 reste très inspiré du Guazzoni. Sa boîte de vitesses, extractible latéralement, facilite les changements de pignons (c'est appréciable sur une aussi petite cylindrée et encore rare à l'époque), mais avec son cadre massif, son cylindre vertical et son refroidissement par thermosiphon, il ne fait guère le poids face aux Kreidler et Derbi qui dominent la catégorie. A son guidon, Lazzarini et Ringhini ne réaliseront d'ailleurs que quelques places d'honneur en Grands Prix. Seul Alberto Ieva s'adjugera le titre national en 1971, devant le Tomos de Parlotti.
D'autres chats à fouetter
A cette époque, la 125 commence à accaparer toutes les énergies, et Morbidelli préfère abandonner la catégorie inférieure après l'accident mortel de Parlotti, en 1972. La 50 ne reprendra fugitivement le service qu'en 1973 aux mains de Ieva.
Monocylindre 2 t refroidi par eau - 49 cm3 (40 x 39,8 mm) - 13,5 ch/14 500 tr/min - Distribution par disque rotatif - Lubrifica-tion par mélange - Allumage à batterie/bobine - Boîte 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Freins à tambour - Pneus av. 2,00 x 18", ar. 2,25 x 18" - 60 kg - 190 km/h.
Contré au niveau international par les Kreidler et Derbi, mais aussi en championnat national par les Malanca, Tomos et Guazzoni, le 50 Morbidelli ne connaîtra qu'une carrière effacée.