Moser
175 Monza - 1927
Quand les Suisses se mêlaient de vitesse

Fritz Moser établit sa réputation après la Première Guerre Mondiale avec ses petites cylindrées : rien de plus normal pour quelqu'un qui a installé son usine dans une ancienne fabrique d'horlogerie. Sa 125 puis sa 175 culbutées remportent vite maints succès en compétition. Les premières versions se signalent par leur commande de distribution logée, comme l'arbre à cames, à l'arrière du bloc, les soupapes étant parallèles et dans l'axe du cylindre. Elles adoptent, pour 1924, une architecture à bloc moteur-boîte de vitesses. Les versions ultérieures recevront une culasse hémisphérique, avec tiges de culbuteurs classiquement latérales.

Vite et loin
Les moteurs Moser ne sont pas seulement performants, ils sont aussi, et c'est rare en petites cylindrées à cette époque, très fiables : on ne compte plus leurs succès dans Paris-Nice, les 6-Jours ou Paris-Les Pyrénées-Paris. En 1926, Druiz, sur une 125 Dollar-Moser, frise les 104 km/h sur un kilomètre lancé et signe un record du monde. La même année, Zanchetti sur 175 Miller-Moser gagne le GP des Nations disputé à Monza : 200 km à plus de 105 km/h de moyenne. En 1928, enfin, Lehmann (photo en vignette) et Brehm réalisent le doublé devant la GD italienne du grand Tenni, dans le championnat d'Europe 125, disputé à Meyrin, près de Genève. Là encore, sur 204,6 km, Lehmann l'emporte à plus de 80 km/h de moyenne.

Rapide décadence
Ces petites machines, à partir de 1930, ne seront hélas plus compétitives face aux nouveaux deux temps et, en 1932, Fritz Moser devra céder son affaire à Allegro, qui en interrompra la production en 1935.

Monocylindre 4 t refroidi par air - 172 cm3 (60 x 61 mm) - Env. 10 ch/7 000 tr/min - Distribution culbutée - Lubrification par carter sec - Allumage magnéto - Boîte 3 rapports - Transmission par chaîne - Cadre simple berceau tubulaire - Suspension av. à parallélogramme - Freins à tambour - 110 km/h.