Moto Guzzi
Cardellino 65 cm3 1954 et 83 cm3 1963
La technique de pointe au service de l'engin utilitaire
L'Italie sort de la guerre avec un besoin impérieux de se mouvoir... économiquement. Après avoir étudié un prototype quatre temps, Guzzi choisit le deux temps, plus économique, et présente, en 1946, ce 65 cm3 à mi-chemin entre la moto et le cyclomoteur. Incroyable succès ! Il en sera produit 50 000 en trois ans et un rallye organisé par la marque en réunit 14 000. Son prix de 159?000 lires en 1946, équivalent à deux mois et demi d'un salaire d'ouvrier, diminue d'un tiers en 1954. Le 65 est remplacé, cette année-là, par le Cardellino (Chardonneret en italien) qui n'apporte, dans sa première version, qu'un changement de nom assorti de quelques améliorations mineures. En 1956 son esthétique s'améliore et le moteur passe à 75 cm3. En 1958, il adopte un réservoir type moto et se décline en versions Turismo et Lusso, puis échange en fin d'année son cylindre fonte contre un en aluminium chromé dur et il troque sa fourche à parallélogramme en tôle emboutie contre une télescopique. En novembre 1962 la cylindrée augmente à nouveau et passe à 83 cm3 (46 x 48 mm) tandis que la suspension arrière devient classique avec deux combinés amortisseurs latéraux. Ce sera son ultime version
Noblesse de marque oblige
Le plus utilitaire des Guzzi n'en était pas moins techniquement original et évolué, avec une passionnante compilation d'astuces techniques pour donner le plus possible en coûtant le moins. La conception simpliste de sa partie cycle ne doit qu'au génie de son dessin de conserver une certaine rigidité. Rien n'y manque pourtant et la suspension arrière, sans amortisseurs, est particulièrement intéressante avec un bras oscillant en tôle emboutie qui, jusqu'à 1962, s'appuie sur deux ressorts disposés juste derrière le moteur.
Bon sang ne saurait mentir
Le 65, comme plus tard le Cardellino, prendront évidemment le chemin des circuits pour accumuler un étonnant palmarès dont un record sur 1 000 km couverts à 75,57 km/h de moyenne en 1947. Rien n'arrêtait le petit Guzzino qui couvrit, la même année, le Milan-Tarente à plus de 70 km/h de moyenne, fut attelé à des side-cars et relia même Milan à Oslo.
Monocylindre 2 temps - 83 cm3 (46 x 48 mm), 2,9 ch/5200 tr/min (1954 : 64 cm3 (42 x 46 mm) - 2 ch/5 000 tr/min) - Lubrification par mélange à 5% - Carburateur Dell'Orto MU 14 B2 - Allumage par volant magnétique - Embrayage multirisque humide - Boîte ?3 rapports à commande manuelle - Démarrage au kick - Transmission par chaîne - Cadre monotube à deus branches supérieures en tôle emboutie, moteur suspendu - Suspensions av. fourche à parallélogramme en tôle emboutie, ar. oscillante type cantilever à 2 ressorts - Freins à tambour - Pneus 2,25 x 20" - 55 kg - 65 km/h.
Simple, robuste et économique, le Cardellino (en photo principale dans sa dernière mouture de 1963 en 83 cm3 en vignette dans sa première version de 1954) a conquis l'Italie de l'après-guerre. Il sera produit jusqu'en 1965 en 64, 73 et 83 cm3.