Moto Guzzi
350 Grand Prix - 1957
Efficacité, sobriété
Le mono double arbre, conçu par Giulio Cesare Carcano fin 1953, compte parmi les plus emblématiques des Guzzi de course. La marque est alors très avancée dans le domaine aérodynamique, étant la seule à disposer de sa propre soufflerie dans l'enceinte même de l'usine, et elle joue les pionnières dans le domaine des carénages intégraux, dès 1954. La mécanique, en comparaison, semble rustique, mais elle va en remontrer aux machines les plus évoluées du moment, DKW à trois cylindres et MV à quatre cylindres.
Cylindrée de prédilection
En 1954, Fergus Anderson devient champion du monde en 350 cm3, et Bill Lomas lui succède en 1955 et 1956, avec une machine qui ne cesse d'évoluer tant sur le plan du profilage que sur celui de la partie cycle. Keith Campbell accède à son tour au titre en 1957, au guidon d'une version encore allégée et affinée, qui a troqué son double allumage par batterie et bobine contre une simple magnéto. C'est dans cette cylindrée de 350 cm3, avec une équipe riche successivement de Roberto Colombo, Dickie Dale, Ken Kavanagh, Enrico Lorenzetti ou Cecil Sandford, que s'illustrera le mieux le Guzzi à double arbre à cames en tête.
Retraite anticipée
En 500, les Gilera et MV-quatre font la loi, et aucun titre ne récompensera Guzzi dans la cylindrée reine. Quant au 250, il souffre face aux MV et NSU, et renonce d'ailleurs pour 1957. A la fin de cette même année, l'industrie du deux roues subit la crise, et Guzzi décide comme Gilera et Mondial d'abandonner ces Grands Prix qui lui coûtent si cher. Dans son escarcelle, demeurent trois titres mondiaux par marque en 350.
Monocylindre horizontal 4 t refroidi par air 349 cm3 (80 x 69,5 mm) - 37 ch/8 000 tr/min Double ACT entraîné par arbre et couples côniques - Lubrification par carter sec - Allumage par magnéto - Boîte 5 rapports - Transmission par chaîne - Cadre à treillis tubulaire - Suspensions av. à balanciers, ar. oscillante - Freins à tambour - Pneus av. 2,75 x 19", ar. 3,00 x 19" - 127 kg - 230 km/h.
Umberto Todero, qui fut l'adjoint de Giulio Cesare Carcano, ressort parfois sa 350 dans les réunions de motos anciennes. L'architecture de l'engin impliquait le montage d'une pompe à essence.