S'il ne fallait retenir qu'une seule moto italienne représentative des années 1950-60, ce serait sans conteste possible, la Guzzi Falcone. Construite de 1950 à 1967, cette 500 cm3 indestructible équipa les carabinieri, les douanes, la police, la poste… et des milliers de civils dans ses versions Sport et Turismo.

La première Falcone apparaît au salon de Genève de 1950 et remplace, enfin, la GTW, née, elle, en 1934. Dans la tradition de la première moto créée par Carlo Guzzi en 1921, le moteur est un monocylindre quatre temps horizontal avec des soupapes commandées par tiges et culbuteurs et un volumineux volant d'inertie extérieur sur le côté gauche. Le bloc moteur intègre une boîte à quatre rapports actionnée par un colossal sélecteur à double branche. Cette mécanique se loge dans un cadre double berceau démontable et très classique avec des suspensions qui le sont beaucoup moins. Les tubes de la fourche avant télescopique inversée coulissent sur des rouleaux tandis qu'à l'arrière le bras oscillant triangulé en tubes fait travailler un ressort sous le moteur (ce système introduit déjà avec la Guzzi GT Norge de 1928 a été repris en 2000 par le Yamaha 500 T-Max). Deux compas avec amortisseurs à friction complètent l'ensemble.

La première Falcone de 1950 dotée d'un réservoir entièrement chromé avec une bande centrale rouge est alors considérée comme une sportive et surpasse les performances de l'Astore née en 1934. Le chrome cher et rare se fait moins présent à partir de 1952 et cette version est rebaptisée Sport à partir de l'année suivante où elle se double de la Turismo, sans aucun chrome, qui fera le bonheur des administrations italiennes jusquà sa fin de production en 1967. Elle sera progressivement remplacée par les Guzzi bicylindres en V 700 puis 750 V7 apparues cette même année. La Sport, elle, s'est arrêtée en 1964.

Il y aura bien une "Nuovo Falcone" à partir de 1969 pour l'administration doublée, en 1971, par deux versions civiles la classique en blanc et rouge avec un double silencieux chromé et  la Sahara, semblable aux modèles de l'administration, dont le seul rapport avec l'Afrique était sa couleur sable. Il était hélas trop tard pour ces Falcone reliftées, mais totalement dépassées, qui n'eurent qu'un très faible succès.