Motobécane
250 cm3 type E - 1928
Une gamme en construction
En 1927, Motobécane n'est encore qu'une jeune firme qui ne dispose que de deux modèles dans sa gamme. À la
175 MB1 sortie en 1923 s'est ajouté la
308 à moteur deux temps en 1926. Même si le succès est au rendez-vous, cela ne suffit pas pour assurer l'avenir de la société et pour aller jouer dans la cour des grands avec
Peugeot,
Terrot ou
Alcyon. Les clients désirant un peu plus de puissance que n'en propose la 175, mais sans vouloir une grosse moto comme la 308, vont chez la concurrence. Motobécane ajoute donc à sa gamme en 1927 une 250, la type E (MC6 chez Motoconfort), juste milieu entre les deux modèles existants.
Les débuts de la standardisation
La 250 marque un début de standardisation chez Motobécane. Extrapolé de la 175, le moteur est suralésé de 10 mm pour une course identique. L'ensemble cylindre et culasse est aussi entièrement redessiné et plus volumineux. La culasse est maintenant fixée sur le cylindre par 6 boulons au lieu de 4. La magnéto, disposée verticalement à l'arrière du moteur sur la 175 est inclinée de 30° pour s'adapter au cylindre plus gros. Certaines pièces internes sont identiques comme la bielle ou les manetons et soies de vilebrequin. Attention toutefois, le moteur est un peu plus puissant et volumineux, mais l'ailettage n'est pas beaucoup plus développé, engendrant une surchauffe qui peut être préjudiciable lors dune utilisation un peu trop appuyée. Le surplus de puissance a nécessité l'étude d'un nouveau cadre plus robuste qui sera utilisé aussi pour la 175. La fourche pendulaire de la 175, dont la conception interdit lutilisation du frein avant, est remplacée par une classique fourche à parallélogramme type Druid à ressorts latéraux. Grâce au talentueux Géo Ham, le style Art déco fait son apparition sur le réservoir entre-tubes sans, toutefois, lui donner l'élégance du fameux réservoir en selle dit tortue de la 308 F4 de la même année. Très bien finie malgré son positionnement plutôt utilitaire, La 250 E dispose de marchepieds wagon en aluminium moulé ou en tôle au choix, d'une boîte à outils au-dessus du réservoir et d'un porte-bagage solide permettant le transport dun passager. Un système d'éclairage avec Dynamo Alternovi (Novi est une filiale de Motobécane) entraîné par le volant moteur permettant d'avoir de la lumière même à l'arrêt est proposé en option. En 1928, l'éclairage est monté en standard et une selle plus confortable fait son apparition. En 1930 la partie cycle est modifiée pour accueillir un réservoir en selle et la fourche Druid est remplacée par une fourche type Web à ressort central. Un échappement avec silencieux en queue de poisson vient compléter les modifications de l'année. En 1930, la 250 type E vaut 3050 F, la 250 B3 à moteur 4 temps est à 4200 F, la
Peugeot 250 P108 4 temps à 3575 F, la Terrot 250 FSO 2 temps à 3875 F et la OSC 4 temps à 4200 F.
Arrivée de la gamme 4 temps
En 1930, la gamme des moteurs 4 temps dessinés par Steinbach arrive et va peu à peu éclipser la type E vieillissante. Encore présente au salon doctobre 1932, elle est arrêtée à la fin de lannée devant le peu de demandes. Est-ce pour écouler des stocks ou par volonté d'occuper toute les niches en des lendemains de crise de Wall Street ? la 250 2 temps refait surface en juin 1934 avec un allumage par volant magnétique Novi à la place de la magnéto au tarif de 2190 F. Elle prend l'appellation de B3A (ou T3A pour Motoconfort) et va rester dans la gamme jusqu'en 1937.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 239,5 cm3 (66 x 70 mm) - Allumage par magnéto Novi - Lubrification par mélange - Boite 3 vitesses Staub - Embrayage multidisque - Transmissions primaire et secondaire par chaines - Cadre simple berceau tubulaire ininterrompu - Fourche à parallélogramme type Druid à deux ressort latéraux - Pas de suspension arrière - Freins avant et arrière à tambour - Pneus ballon 3,00 x 19" - 70 kg - 70 à 75 km/h.