Motobécane
Mobylette électrique prototype - 1972
Un demi-siècle trop tôt !
Les prototypes ont ceci de passionnant qu'ils peuvent finir aux oubliettes ou connaître un phénoménal succès suivant leur date de présentation. Pas de chance, cette très intéressante Mobylette électrique, étudiée en 1972 par Eric Jaulmes, alors directeur technique de Motobécane, ne sut décider la direction à s'investir dans sa fabrication. Il en serait certainement autrement aujourd'hui où toutes les grandes usines de deux et quatre roues planchent sur l'électrique avec des choix techniques qui ne sont d'ailleurs guère plus évolués (sinon moins) que ce projet.
L'économie du démarrage en pédalant
La grande astuce de ce prototype était d'économiser le démarrage. Pour éliminer cette manuvre, fort gourmande en énergie, le prototype était pourvu d'un capteur, dans le moyeu de roue avant, qui ne mettait le moteur sous tension qu'à partir de 4 km/h. Ce dispositif évitait également de caler le moteur en lui demandant un effort trop important. Autre grosse économie de poids, les batteries : "Pourquoi donc surcharger un véhicule léger de batteries de 300 Ah ayant des grilles internes et des cosses de grosse dimension ?" s'interroge Éric Jaulmes. "Nous avons gagné 35 % de capacité en modifiant deux batteries de Citroën DS (les premières à ne pas avoir un lourd bac en bakélite mais un bac mince en plastique) et en employant un câblage court en faible diamètre".
Moteur plat et 2 vitesses automatiques
Réalisé spécialement, le moteur plat prenait place derrière les batteries. Il transmettait sa puissance à la roue soit par une courte chaîne directe soit par l'intermédiaire d'une boîte automatique à deux rapports (double transmission à courroie avec double embrayage centrifuge). Le cadre ouvert à berceau inférieur très large avait aussi pour rôle de protéger les batteries lors d'une chute éventuelle.
Moteur plat à aimants permanents et collecteur radial 1 kW, 24V, 1,5 kg - 2 batteries au plomb de 12 V- Cadre treillis tubulaire et embouti - Freins av. à patins, ar. à tambour - Env. 40 kg - 60 km d'autonomie - 45 km/h
Tout prototype qu'elle soit, la Mobylette électrique n'en oubliait pas pour autant l'élégance. On notera le guidon en tubes coniques à l'intérieur duquel passent tous les câbles de commande. Comme la plupart des autres prototypes Motobécane, la Mobylette électrique est exposée au Musée Motobécane et des métiers d'antan à Saint-Quentin.