Motobécane
500 Injection - 1974
Avoir raison trop tôt, c'est avoir tort

L'avance et l'originalité technologique semblait la seule voie pour faire face aux motos japonaises et permettre à une usine européenne de percer. Forts de ce raisonnement Eric Jaulmes, directeur du bureau d'études Motobécane, assisté de son fils Christian, développait en 1973 sur la base de la 350 trois cylindres, un système d'injection semi-directe à gestion électronique, dispositif unique sur un deux temps, qui aujourd'hui plus que jamais, représente le futur de ce type de moteur où seule l'injection permet, non pas tant d'augmenter la puissance comme sur un quatre temps, mais de diminuer la consommation et la pollution grace à un balayage à l'air pur.

Un principe ingénieux et inédit
Le principe en était très original, puisque le dosage était commandé par une cellule photoélectrique dans le champ de laquelle se trouvait un disque d'opacité variable. En fonction de la position angulaire du disque, et de la position radiale de la cellule par rapport au centre du disque (positions commandées par le régime et la charge du moteur), on modifiait la quantité d'essence admise dans les cylindres. Les injecteurs étaient spécialement réalisés par Bosch pour s'adapter aux délais d'injection très courts dans le cylindre en comparaison avec les systèmes indirects existants.

Une rémission de vingt ans
Cette injection révolutionnaire ne parvint pas à la production de série, les mauvais résultats commerciaux de la 350 incitant les responsables de la firme à la retirer du marché avant même l'arrivée de cette solution-miracle en avance de vingt ans sur son époque.

3 cylindres 2 t refroidi par air, injection à dosage opto-électronique - Env. 40 ch en 350 cm3 - Boîte 5 rapports - Cadre double berceau - Frein av. simple disque hydraulique - Roues de 18" - Réservoir 20 l - Empattement 1 330 mm - 180 kg - Env. 160 km/h en 350 cm3.

Absolument semblable extérieurement à la 350 de série, la 500 n'exista qu'à l'état de prototype, et la plupart des essais furent menés en 350 cm3. Cet exemplaire unique est désormais exposé au musée Motobécane à Saint Quentin.