Motobécane
125 GP "liquide" - 1975
Génèse des dernières Motobécane de course
L'histoire des 125 Motobécane de course des années 70 commence avec Charles Marandet, qui a lui-même débuté vingt ans plus tôt comme mécanicien chez
André Bouin, coureur officiel de Peugeot. Lorsque celui-ci se retire, Marandet, après un passage chez Matra, produit, avec Thierry Tchernine, ses propres motos de compétition sous le label Eram de leur sponsor.
De Marandet à Offenstadt
Tchernine étant parti courir chez Yamaha, Marandet, réalise la RAI avec la complicité de Motobécane et de la revue Motocyclisme. La partie cycle est proche de celle de l'Eram et le moteur refroidi par air dérive du nouveau bicylindre deux temps de Pantin fortement retouché pour donner 25 ch avec une vitesse très théorique de 190 km/h. Parallèlement, Eric
Offenstadt prépare une 125 C compétition, toujours sur la base Motobécane, mais à refroidissement liquide et boîte six vitesses, donnant une trentaine de chevaux à près de 14 000 tr/min.
Et de Motobécane au pastis
Motobécane qui veut une moto de course pour la promotion des
LT de série présente début 1974, la 125 S, une "compétition-client", joliment carénée en bleu France et très officiellement cataloguée. La partie cycle est la copie de la RAI, bien que Charles Marandet ne fasse plus partie du team. Totalement modifiée, cette S passe de 25 ch à 32 chevaux avant de laisser place à une vraie moto de course due à Jean Bidalot. Après avoir travaillé sur la base de la 125 C développée par Offenstadt, Bidalot réalise la 125 GP ici présentée. Moteur et partie cycle, tout est nouveau avec un bicylindre horizontal qui ne doit plus rien à Motobécane. L'alimentation s'effectue via deux distributeurs rotatifs, la puissance culmine à 44 chevaux et une boîte à cassette facilite l'adaptation des rapports selon les circuits. Hélas, après le Grand Prix d'Angleterre en août 1977, Motobécane décide de ne plus s'investir dans la moto d'autant plus qu'ils ont bien du mal à écouler leur stock de
LT3 de série. Jean-Michel Birbeau, directeur commercial moto de Motobécane et son adjoint Denis Bacholle prennent la direction de la Seudem qui va importer les Guzzi et Benelli et Jean Bidalot se retrouve sans budget pour le service course. Jean-Paul Fargues continue de travailler pour eux "sans que ce soit dit" et quatre sponsors permettent de courir pour la saison 1978-79 : les carburateurs Gurtner, Castrol, la mairie de Paris et Serge Dassault qui comptent sur cette image pour dynamiser leur campagne électorale. Plus d'élections en 1979, les politiques quittent donc le navire et, séduit par trois 2e place de Thierry Espié, c'est Paul Ricard qui repeint la moto à ses couleurs début 1979. La Motobécane finit en tête de sa catégorie au Grand Prix de France au Mans et, la saison suivante le fabricant de pastis décidant d'homogénéiser ses actions de mécénat, la Motobécane Ricard devient Motobécane
Pernod pour son ultime saison.
Bicylindre horizontal refroidi par eau avec pompe de circulation - 125 cm3 (44 x 41 mm) - 44 ch/14 600 tr/min - Alimentation par 2 distributeurs rotatifs et 2 carbus Mikuni - Allumage électronique et batterie Boîte 6 rapports extractible - Cadre treillis tubulaire - Suspensions av. télescopique hydraulique, ar. oscillante et amortisseurs hydrauliques - Freins à disque - plus de 185 km/h.
La 125 GP à refroidissement liquide renoue avec la tradition motocycliste sportive française. On voit, en fond, une photo en action de Michel Baloche, champion de France Inter 1976.