Motobécane
50 AV 3 - 1951
La Mobylette, reine du monde
Une invention française, la Mobylette ? Non, néerlandaise. Au sortir de la guerre, la Motobécane n'avait à son catalogue en petite cylindrée que le 50 Poney et Willem Kaptein, ami du créateur de la Motobécane, Charles Benoît, et importateur de la marque française aux Pays-Bas, a l'idée de monter le moteur du Poney dans le cadre du vélo BNX de 1938. Un employé francophone de Kaptein lui trouve même son nom "MOteur BicYcLETTE" et l'assemblage croule sous les demandes à la foire d'Utrecht. Séduits et enthousiastes, Motobécane et son ingénieur Eric Jaulmes à qui nous devrons cette Mobylette et toutes les suivantes, presse à l'industrialisation du projet. Tout juste prêt pour le salon de Paris en octobre 1949, il n'a pas encore convaincu les commerciaux qui l'ont relégué dans le fond du stand. Erreur ! Le journaliste Max Enders, qui a testé l'AV 3 avant le salon, en a fait une présentation si élogieuse dans son journal "Motocycles", que le public se bouscule sur stand Motobécane. Une extraordinaire carrière vient de commencer. La Mobylette, qui va se vendre à plus de 14 millions d'exemplaires, va être longtemps, le deux-roues motorisé le plus produit dans le monde et son succès va va durer plus de 30 ans.
Commercialisée sur la lancée au début de 1950 pour 36 000 F (env. 1100 € de 2023), l'AV3 est livrée en gris anthracite avec des pneus blancs et ces magnifiques feux avant et arrière profilés en aluminium qui sacrifient si joliment à la mode américaine de l'époque, l'avant s'inspirant de celui de la bicyclette Huffmann..
Evolution galopante et nouvelle gamme chaque année
Dopée par son succès, la firme de Pantin fait évoluer son produit aussi vite qu'aujourd'hui les smartphones et propose même toute une gamme d'accessoires pour l'AV 3, de la fourche à parallélogramme adaptable à la remorque monoroue pour une charge de 25 kg. L'AV 3 est suivie en 51 par l' AV 33 pis par l'AV 31 toutes deux dotées d'un embrayage semi-automatique qui désolidarise la transmission en dessous de 6 km/h, en contrepartie, il faut pédaler jusqu'à atteindre cette vitesse. L'AV 31, inaugurera la typique fourche télescopique inversée copiée sur celle de la Z46C. Suivra en octobre 1952, l'AV 32, qui, en gris anthracite puis en beige, aura la plus longue carrière dans la gamme de 1952 à 1962 avec ses moutures S, M et U. C'est sur ce modèle que Motobécane introduit le réservoir de 2,5l qui englobe le tube supérieur derrière la selle, puis, en 1954, le cylindre chromé dur qui restera cher à la marque, puis encore, le balayage Schnürle à deux transferts. En 1954 les nouvelles séries AV 33, 36 54 et BG à transmission par galet, adoptent un nouveau réservoir der 3,7l qui englobe cette fois le tube de selle.Le variateur avec moteur articulé et poulie variable apparaît en 1954 sur l'AV 37 et le double embrayage Dimoby qui permet de démarrer sans pédaler naît avec l'AV 37 en 1958. L'année suivante tous ces modèles à réservoir arrière adoptent un cadre en tôle emboutie, une technologie déjà lancée par l'AV78 à cadre coque, la mère des '"Bleues" en 1956.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 49,9 cm3 (39 x 41,8 mm) - 1 ch/3000 tr/min - Cylindre aluminium chemisé, 1 transfert - Carburateur Gurtner S10D - Graissage par mélange 7% - Allumage/éclairage par volant magnétique Novi 6V 8W - Démarrage par pédales - Transmission primaire par courroie trapézoïdale, secondaire par chaîne + transmission vélo par chaîne - Pneus ballon blancs 600 x 50 C - Freins à patins type vélo - Réservoir 2,1 l - 1,2 l/100 km - 28 kg - 35 km/h.
Mère de toutes les Mobylettes, l'AV 3 est présentée au salon de Paris en 1949 et donnera naissance à toute une série de modèles à cadres en tubes qui ne s'éteint qu'en 1957.