Motom
Delfino 160 cm3 - 2e série - 1954
Et si la moto n'était qu'un scooter nu
Une fois passés les errements du tout début du XXe siècle, la moto a trouvé sa disposition définitive avec le moteur centré en bas du cadre, là où se trouvait le pédalier des vélos. Les exceptions restent rares : des moteurs au-dessus de la roue avant comme les
Solex ; dans la roue comme sur les
Singer de 1901 à la
Megola en passant par le
Honda P50 ; accolé à la roue arrière, une disposition heureusement abandonnée depuis par
Vespa ; ou reculé contre cette roue pour laisser le plus d'espace possible devant lui. C'est le cas de tous les scooters, et de deux motos, le Motom Delfino et le
MV Agusta Pullman, à ceci près qu'ici, le recul du moteur ne sert à rien sinon à donner une apparence bizarre à ces motos hybrides, des sortes de scooters sans carrosserie et avec un réservoir type moto.
Un moteur ultra compact...
La grande originalité réside dans son embrayage en bout de vilebrequin du côté gauche et avant le pignon de la transmisssion primaire. Avec cette disposition l'embrayage tourne vite, mais transmet peu de couple et Motom a résolu le problème de l'inertie en utilisant des disques de très faible diamètre (14 en acier et 13 en bronze). On notera aussi le système de refroidissement par air forcé, un dispositif courant en scooter, mais totalement incongru sur une moto, surtout esthétiquement. Étrange encore, le sélecteur de vitesses est à gauche, comme sur le Motom 98 et au contraire de la norme italienne d'alors.
...et un cadre de scooter
Comme le moteur le cadre est plus proche du scooter que de la moto avec son berceau ouvert constitué d'un seul gros tube, même si un autre tube boulonné de faible diamètre vient fermer la boucle supérieure et supporter le réservoir. La suspension avant à biellettes roue poussée, ressorts dans les bras de fourche et amortissement par disques de friction est assez classique tandis qu'à l'arrière, une biellette sur le bras de la suspension oscillante fait travailler en compression une série de rondelles en caoutchouc empilées sous le moteur.
Moteur monocylindre 4 temps refroidi par air forcé - 163 cm3 (62 x 64 mm) - 8ch/6000 tr/min - Soupapes culbutées et ressorts hélicoïdaux - Huile dans le carter moteur, graissage par barbotage - Allumage/éclairage par volant magnétique 6V - Carburateur DellOrto ø 19 ou 18 mm ou Weber ø 19mm - Embrayage à 27 disques bronze et acier de petit diamètre en bain d'huile et en bout de vilebrequin - Boîte 4 vitesses, sélecteur double branche à gauche - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne - Cadre simple berceau en tube de gros diamètre - Suspension avant à roue poussée , ressorts dans le bras de fourche et amortisseurs à friction - Suspension arrière oscillante avec une biellette et des éléments caoutchouc sous le moteur et travaillant en compression - Lxlxh : 1970 x 700 x 1010 mm, Empattement : 1350 mm - Pneus 3,50 x 15 " - Freins av. et ar. à tambour ø 125 mm- 2,3 l/100 km - 98 kg - 86 km/h.
Si étrange qu'il soit, tout de blanc vêtu, ce Motom Delfino hors du commun se vendit quand même à 5350 exemplaires, des présérie de 1950 aux ultimes productions de 1957. (500 unités de 1951 à 52, n°2001 à 2501), 2e série de 1953 à 54 jusqu'au n°4500 et 3e jusqu'en 1957 et au n° 7350).