NSU
175 cm3 Prima V (et 150 cm3 Prima III) - 1959
Le plus vendu des scooters allemands
NSU rentre dans le monde du scooter en 1950 en passant un contrat de 5 ans avec Innocenti pour fabriquer le
Lambretta en Allemagne. Les premiers scooters NSU sont donc des clones du Lambretta 125 LC avec des moteurs venant d'Italie et une carrosserie en tôle emboutie réalisée chez Volkswagen, voisin de NSU. 743 unités sont produites la première année. NSU apporte rapidement des modifications au modèle italien pour augmenter la qualité et le plaisir d'utilisation, mais son élan est freiné par un contrat strict avec Innocenti. Ils arrivent malgré tout à remplacer l'amortisseur arrière par un modèle à amortissement hydraulique, les accessoires par des versions allemandes, et de meilleurs freins... En 1953 apparait un modèle à démarreur électrique alimenté en 12V avec deux batteries de 6V montées en série, le système électrique restant en 6V. Un 150 cm3 naît en 1954 et le scooter NSU Lambretta devient le deux-roues le plus vendu en Allemagne en 1955, mais le contrat avec Lambretta l'empêche bien sûr d'être exporté.
Fin du contrat avec Lambretta et début des Prima
Le contrat avec Lambretta prenant fin, NSU décide de voler de ces propres ailes et présente en 1956 le Prima D, un 150 cm3 à boite 3 vitesses développant 6,2 ch. Il ne diffère de son prédécesseur que par une fourche avant en tôle emboutie, un guidon en Aluminium, un tableau de bord très complet et de nombreux enjoliveurs chromés. NSU peut maintenant le vendre à l'export et le Prima D conserve le titre du deux-roues allemand le plus vendu du moment avec 76911 exemplaires entre 1956 et 1960. En 1957, pour compléter sa gamme, NSU se lie à nouveau avec Lambretta pour importer le 125 LD, et crée les Prima III, de 150 cm3 de 7,4 ch, et Prima V, de 175 cm3 et 9,5 ch, tous deux à boite 4 vitesses. Ces deux modèles non plus rien en commun avec le Lambretta même si esthétiquement un air de famille persiste.
L'astucieux concept du "Flat one"
La grande nouveauté vient de la mécanique. La transmission s'effectue toujours par arbre, mais pour économiser un renvoi d'angle, NSU a placé le vilebrequin en long avec le cylindre transversal devant la roue arrière. Dans cette configuration, le vilebrequin est aligné avec la boite, une 4 vitesses installée dans le bras oscillant et commandée au pied. Elle engrène directement sur la roue arrière par lintermédiaire dun couple conique. Cette disposition peu usitée en "flat one" n'est pas une première puisqu'elle a déjà été vue sur le
Ducati 175 Cruiser en 1952 et le prototype
BSA 200 Beeza en 1955. Le cadre est un robuste monotube sur lequel s'articule à l'arrière l'ensemble groupe moteur et propulseur. La suspension est assurée par un unique amortisseur hydraulique avec ressort concentrique tandis que l'avant est de type Earles à roue poussée. L'équipement standard comprend un antibrouillard, une roue de secours, un porte-bagage, et grâce à la place laissée par le moteur à plat, un réservoir de 12,5 L pour une autonomie de 420 km. Les panneaux latéraux s'enlèvent facilement pour une accessibilité mécanique maximale. NSU revendique la possibilité de monter des pentes des 30% avec un passager. Luxueusement équipés, les Prima III et Prima V domine le marché allemand du scooter et ils sont produit respectivement à 52 316 et 31 404 exemplaires jusqu'à la fin de la production en 1964. Au total, NSU a produit 277 676 scooters.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air forcé - 174 cm3 (62 x 57,6 mm) pour Prima V et 147 cm3 (57 x 57,6 mm) pour Prima III - 9,5 ch (7,4 ch) - Allumage par volant magnétique et rupteur - Démarrage par dynastart - Lubrification à carter humide - Boite 4 vitesses - Embrayage multidisque - Transmission finale par arbre - Cadre monopoutre et habillage en tôle emboutie - Fourche avant à roue poussée type Earles, monoamortisseur sur la gauche - Suspension arrière oscillante avec monoamortisseur hydraulique sur la gauche - Freins AV et AR simple tambour ø 140 mm - Pneus AV & AR 3,50 x 10" - 138 kg - 90 km/h (85 km/h).
Le tableau mural d'époque à gauche, montre bien la disposition du moteur, ici côté vilebrequin avec dans l'ordre le ventilateur de refroidissement, la dynastart, le vilebrequin, l'embrayage, la boite, et le couple conique.