New-Map / Paupe
Scooter électrique RP Paupe - 1942
Des scooters électriques contre la pénurie de carburant
Devant la pénurie de carburant pendant la Seconde Guerre mondiale, certains fabricants vont tenter l'aventure de la moto, ou plutôt, bien souvent, du scooter électrique. Le plus connu est le
Socovel belge construit à quelques centaines d'exemplaires. D'autres, comme le Equeling des établissements C. Beaussaron en 1940 ou l'Electrocyle Auroux Dumery en 1943, tous les deux de construction artisanale, sont bien plus confidentiels. Le Paupe construit par New-Map se situe entre les deux.
Roger Paupe, passionné de scooter
Roger Paupe, passionné du scooter, en est aussi l'un de ses pionniers en France. "En 1920, je construisis, en fer rond, car le tube était plus difficile à cintrer, un petit cadre double berceau dans lequel je montais un vieux moteur
Knap 50 cm3 quatre temps
" Raconte-t-il dans un Moto Revue en 1950. Il réalise en 1922 un second scooter à moteur
DKW 80 cm3 puis, séduit par un petit bicylindre deux temps horizontal de 165 cm3 à cylindre alu chemisé, conçu par l'ingénieur Loew, Roger Paupe construit la
Moto-Bécanette vendue sous label Spada, un véritable
Rumi avant la lettre. Il récidive au début des années 40 en concevant et brevetant le scooter électrique R.P. qui sera construit à quelques exemplaires par New-Map à Lyon. On ne connaît, ni la teneur des accords entre Paupe et New-Map, ni d'ailleurs combien de scooters ont été vendus et sous quel label ? Le Paupe est sans doute le scooter électrique le plus élaboré des années 40. Il est équipé de deux moteurs Paris-Rhône TA11 de 0,5 ch tournant à 1800 tr/min et qui peuvent fonctionner séparément ou ensemble via une manette au guidon, permettant au Paupe d'avancer à 25 ou 45 km/h. La transmission finale s'effectue par chaîne sur une couronne quasiment aussi grande que la jante sur le côté droit de la moto. Grâce de son énorme batterie de 90 Ah, son constructeur revendique une autonomie de 60 à 70 km, ce qui semble quelque peu exagéré compte tenu de la technologie d'alors. Comme pour tous les deux roues électriques jusqu'à l'avènement des batteries modernes, le plus gros problème est le poids des batteries au plomb. Le Paupe est annoncé pour 130 kg, dont 80 kg de batterie ce qui laisse supposer un poids optimiste de 50 kg seulement pour le scooter seul. Le Paupe est partiellement habillé de carters en tôle positionnés à l'intérieur du cadre en tube qui reste apparent. La version initiale semble avoir été prévue avec habillage et roues en aluminium, mais l'aluminium ne semble avoir été conservé que pour l'habillage. Le reste est classique pour un deux roues des années 40 : fourche à parallélogramme et ressort central, freins à tambour avant et arrière commandés au guidon, larges marche-pieds et gros pneus ballon 270 x 90. Le Paupe dispose d'une béquille centrale, d'un grand porte-bagages et d'une large selle confortable suspendue par deux gros ressorts pas très discrets sur le côté.
Pas encore d'avenir commercial
Après-guerre, Roger Paupe réduit la taille du châssis est y installe un moteur 100 cm3 deux temps trois vitesses à refroidissement par air forcé. Un petit réservoir est ajouté sur le dessus du porte-bagages. À la recherche d'un fabricant pour construire son nouveau scooter, il lance un appel dans Moto Revue en 1950, mais aucun de nos constructeurs ne va se manifester pour le produire.
Deux moteurs électriques Paris-Rhône TA11 de 24 V et batterie Fulmen de traction de 90 Ah - 2 x 0,5 ch à 1800 tr/min - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire sans suspension arrière - Suspension avant à parallélogramme - Frein avant et arrière à tambours, commandes au guidon - Roues à rayons puis en alliage, pneus de 270 x 90 - Poids 130 kg dont batteries 80 kg - 25 à 45 km/h - Autonomie 60 à 70 km.
Ce rarissime exemplaire du scooter Paupe est exposé au musée Henri Malartre à la Rochetaillée près de Lyon et on entrevoit derrière et à droite, une autre tentative électrique de 1941, la voiturette Peugeot VLT .