Norton
800 P 10 prototype - 1965
Pourquoi faire simple…

Nul ne peut dire ce qu'il serait advenu de l'industrie motocycliste britannique si elle avait su évoluer à temps. Toutes les usines avaient quelques projets dans leurs cartons mais, faute de finances et de confiance en l'avenir, la plupart y sont encore.

Le seul bicylindre Norton à deux ACT
En 1964, Norton pense ainsi à remplacer ses bicylindres culbutés qui commencent à porter leur âge. L'usine de Plumstead, qui fait partie, elle aussi, du groupe AMC, est alors chargée de développer un nouveau twin. Elaboré en 750 puis en 800 cm3 sous le nom de code de P10, ce prototype s'écarte délibérément des usages. Sa mécanique est traitée en bloc-moteur et les soupapes sont commandées par deux arbres à cames en tête.

Une chaîne circulaire
Le P10 paraît fort attrayant, mais Charles Udall, l'ancien ingénieur Velocette en charge du projet, n'avait vraiment pas recherché la simplicité. Une chaîne unique montait entraîner les deux ACT en passant dans un triangle de petits tubes tapissés intérieurement de matériau anti-friction, puis redescendait suivre dans le carter un tortueux trajet pour entraîner la magnéto-dynamo. Deux autres chaînes était dévolues aux transmissions primaire et secondaire. En dépit de longs essais, le P10 ne put être mis au point et ses vibrations valurent au moteur un montage souple qui ne résolut rien. Norton, redevenu indépendant, décidait alors d'arrêter les frais et, faute d'autres moyens, de se lancer dans l'étude d'une nouvelle évolution sur la base du vieux moteur de l'Atlas. Ce sera la Commando qui, elle, va trouver un bon moyen d'éliminer les vibrations avec son fameux montage Isolastic de l'ensemble moteur-transmission.

Bicylindre 4 temps refroidi par air - 800 cm3 -
2 ACT entraînés par chaîne - Lubrification par carter sec - Démarrage au kick - Boîte
 5 rapports - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre double berceau - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Roues de 19" - Freins à tambour av. double came - 183 kg

Deux ACT, un bloc-moteur et cinq vitesses : de bien belles idées fort mal exploitées par le P10.