Nougier / Magnat-Debon
500 CCP / Jacques Onda - 1936
L'arbre magique
Il n'y en a qu'une. C'est à l'origine une Magnat-Debon 500 CCP version 1936, à vilebrequin tournant sur quatre paliers et soupapes culbutées. Depuis l'absorption de Magnat-Debon par Terrot en 1927, les modèles des deux marques ne diffèrent que par leurs noms et leurs sigles de réservoir. Réseaux de distribution et services course ont cependant gardé une totale indépendance et les jumelles Terrot RCP et Magnat-Debon CCP se livrent à une furieuse concurrence.
Fratricide combat
Fin 1936, Jacques Onda, pilote officiel Magnat-Debon, confiait sa CCP à Jean Nougier, préparateur célèbre qui a déjà réalisé pour Magnat un 175 cm3 double arbre. Voici le résultat. Le maître Nougier a tout simplement remplacé tiges et culbuteurs par une cascade de pignons entraînant un double ACT. La CCP, devenue plus fiable, peut ainsi tourner près de 1 000 tr/mn plus vite et dépasse 170 km/h en fonctionnant au mélange essence-benzol de règle à l'époque. Cette moto fait ses débuts au Grand Prix de l'Exposition de 1937 où elle s'avère plus rapide que les Terrot d'usine culbutées. Ce sera pour Terrot la dernière participation officielle et l'écurie est dissoute après ce cuisant échec.
De la série à la course
Produite de 1932 à 37, la RCP sera la dernière vraie Terrot de course. Un engin fragile mais rapide et bien moins cher que ses équivalents étrangers, qui restait très proche des versions sports des séries R ou C dans les deux marques. A titre de comparaison, une Terrot RSSE de 1937 annonçait 21 ch à 5 000 tr/mn et 130 km/h. Modifiée, en 1934, par l'ajout d'un quatrième palier au vilebrequin et divers renforts, la RCP connaît sa dernière évolution en 1936, avec des carters magnésium et une fixation du cylindre par cinq goujons.
Monocylindre 4 t - 499 cm3 (84 x 90 mm) - 7 200 tr/min - 2 ACT entraînés par cascade de pignons - Cylindre et culasse fonte - Carter sec et graissage sous pression - Carbu Amal - Boîte Terrot 4 rapports - Transmission par chaîne - Cadre simple berceau - Suspension av. à parallélogramme - Freins à tambour - 170 km/h
Plus de quarante ans après l'avoir construite, Jean Nougier pilote ici avec brio sa CCP 500 de 1937.
Pour en savoir plus sur toutes les motos de course construites en 40 ans par Jean Nougier, se reporter au livre "Nougier- 1932-1972, Le rêve français" par François-Marie Dumas.