500 - 4 cylindres Grand Prix - 1954
Le génie de Saint-Andiol
Exception faite des toutes premières années du siècle les constructeurs français n'ont jamais su s'imposer dans les Grands Prix du Championnat du monde. Il y eut pourtant de nombreuses tentatives de petites usines voire même d'artisans comme les frères Nougier établis à Saint-Andiol près d'Avignon et dont les extraordinaires réalisations, construites de A à Z par Jean Nougier n'ont rien à envier aux machines les plus sophistiquées des grandes marques étrangères.
La seule quatre cylindres française de l'après-guerre
Célèbre déjà pour ses mono et bicylindres à double arbre à cames en tête construites sur des bases Terrot/Magnat Debon, Jean Nougier décidait en 1953 d'aller contrer les toutes puissantes Gilera et MV Agusta sur leur propre terrain, le quatre cylindres. Il réalisa de toutes pièces avec le concours du fondeur Pierre Collignon cette remarquable moto, la seule quatre cylindres française de l'après-guerre, exception faite des BFG des années quatre-vingt à moteur Citroën.
Un seul homme contre les grandes usines
Superbe et techniquement au plus haut niveau, la Nougier avait tous les atouts pour briguer les plus hautes marches du podium. Les frères Nougier n'eurent malheureusement pas les moyens financiers nécessaires pour la faire évoluer ni ceux requis pour la confier à un pilote de premier plan et ses résultats reflètent fort mal son formidable potentiel.
4 cylindres 4 t refroidis par air - 500 cm3 ( 54 x 54 mm) - Plus de 50 ch/11 000 tr/min - 2 act entraînés par cascade de pignons derrière les cylindres - Allumage magnéto Scintilla - 4 carbus Dell Orto spéciaux et seulement 3 cuves - Boîte 5 ou 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Freins Collignon en magnésium à tambour double came - 145 kg - 197 km/h sans carénage.
Le moteur Nougier quatre cylindres est particulièrement étroit grâce à une transmission primaire par engrenages taillés directement sur l'une des masses du vilebrequin, un entrainement des ACT reporté derrière les cylindres et seulement trois cuves séparées pour les quatre carburateurs.
Pour en savoir plus sur toutes les motos de course construites en 40 ans par Jean Nougier, se reporter au livre "Nougier- 1932-1972, Le rêve français" par François-Marie Dumas.