OSA Liberty
250 cm3 C3 - 1930
La danseuse d'Omar !
Après la Grande Guerre, la famille belge des frères Samyn, ferrailleurs, achète aux surplus tous les camions Liberty et créent une usine 1 rue Amboise Thomas à Argenteuil où ils fabriquent des pièces de rechange pour garder le parc en état. Ces camions seront les premiers à remplacer les chevaux surtout pour le transport des betteraves sucrières. La France a en effet reçu plus de 8000 camions, dont la plupart, neufs, sont arrivés après l'armistice de novembre 1918. Les frères Samyn se chargeront d'adapter des moteurs plus économiques à ces Liberty à moteur 4 cylindres de 7 litres ; 52 chevaux seulement, avides de 50 l/100 km !
1927-1929 : le rêve de la moto
Fort des bénéfices réalisés, la société Omar Samyn se lance dans la construction de motos qu'elle réalisera entièrement dans son usine d'Argenteuil, aux portes de Paris. Elles s'appelleront OSA Liberty (OSA pour Omer Samyn Argenteuil) et la première production de la nouvelle marque est dévoilée au salon de Paris d'octobre 1927.
Cette 175 joliment dessinée se distingue par sa partie cycle à double berceau inférieur ininterrompu et deux tubes parallèles au-dessus du réservoir suspendu qui rejoignent en droite ligne l'axe de roue arrière. Le bloc moteur maison est un 175 cm3 classique de côtes super carrées (64 x 54 mm) à trois lumières, boîte 2 rapports et culasse aluminium détachable. On peut choisir entre la version B1 à transmission finale par courroie ou B2 à transmission par chaîne.
La gamme s'enrichit l'année suivante de la 250 ici présentée dont les essais seront élogieux. Presque rien ne change extérieurement à l'exception de la magnéto qui n'est plus derrière le cylindre, mais en bout gauche du vilebrequin, juste en dessous du carburateur, lui-aussi latéral. Cette 250 est, cette fois, de cotes carrées (68 x 68 mm) et toujours à deux vitesses avec sa curieuse disposition de l'embrayage monodisque à sec entre volant extérieur et carter moteur. Au graissage par mélange de la 250 C3 se substitue sur la C3 Sport, une injection d'huile séparée assurée par une pompe Best & Lloyd et un réservoir de 1,3l à gauche sous la selle. Une boîte à outils occupe le même volume à droite.
Le coeur n'y est plus
La 175 OSA Liberty se distinguera par quelques succès, dont une 3e place au Bol d'Or 1931 et les frères Samyn tenteront d'étendre la gamme fin 1929 avec une 350 D5 et DL 5 quatre temps à soupapes latérales toujours de fabrication maison. Malheureusement, le réservoir entre tubes conservé est dès lors obsolète et la marque, peu assistée par un trop petit réseau s'éteindra lentement avant d'être rayée de la carte en 1935.
Chassez le naturel...
Omar Samyn n'a pas pour autant oublié le commerce juteux des camions. Une fois épuisé le stock des Liberty, et toute importation étant interdite, il créé la marque Willeme, du nom de son ami et chef d'atelier, et fabrique sous licence à Nanterre des camions qui portent l'emblème de la statue de la Liberté. (Willems disparaîtra dans les années 60). Après la Seconde Guerre, Omer Samyn et son frère Camille rachètent au surplus tous les camions américains Diamond T disponibles et qui seront les gros transporteurs de l'après-guerre. René Samyn, le fils d'Omer, dirige la société OSA Liberty qui fabrique les pièces détachées dont le plan Marschall interdit l'importation tandis que Claude Samyn, le fils de Camille, crée le réseau d'importation des tracteurs Mack à Levallois
Bloc moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 247 cm3 (68 x 68 mm) - Carburateur Amac - Allumage par magnéto en bout de vilebrequin à avance fixe sur la D3, ou manuelle sur la D3S - Graissage par mélange ou automatique par pompe Best & Llyod (et mélange additionnel !) sur la D3 S - Boîte 2 rapports par levier direct - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne - Cadre double berceau ininterrompu et double tube supérieur - Suspension avant à parallélogramme - Pneus 3,00 x 19" - Freins OSA Liberty à tambour, ar. au talon - Réservoir 12l - 90 kg - D3 : 80 km/h, D3 S : 92 km/h.
OSA Liberty créa une petite gamme aussi belle qu'éphémère qui ne l'éloigna que peu de temps de ses activités camionnesques.