Offenstadt
Bicylindre Grand Prix 500 cm3 - 1973
La première vraie création d'Eric Offenstadt
Eric Offenstadt fait ses premiers pas en course à 19 ans en 1958 au guidon d'une
Matchless 250. Il est champion de France
175 cm3 sur Aermacchi Ala d'Oro en 1961. Il brille ensuite sur en 125 sur la
Ducati Desmo, en
250/350 sur Aermacchi et sur
Norton Dominator en 500 cm3 puis quitte la moto en 1963 pour s'illustrer cette fois dans la formule Junior Lola-Ford. Considéré comme l'un des meilleurs espoirs automobile français, il passe à la Formule 3 en 1965, tâte de la formule 2 et, après quelques déconvenues, revient à la moto en 1970 dans l'écurie Kawasaki Baranne.
De pilote à constructeur
Ses premiers succès avec les Kawasaki ne lui suffisent pas. Fort de son expérience automobile, Eric Offenstadt s'improvise constructeur et réalise, avec son mécanicien François Carrera, sa première coque en aluminium en 1971. Elle est équipée, c'est alors une révolution, de freins à disque, et il finit à son guidon 3e en 500 au GP dAutriche, 2e en Belgique, 3e en Espagne et 6e au Championnat du monde. On le voit, en 1972, à Daytona avec sa coque alu équipée du moteur trois cylindres de la
Kawasaki 750 H2R et, nouvelle innovation, des roues en alliage de magnésium de sa fabrication sous la marque SMAC.
Nouveau pas en avant pour la saison 1973. Eric et son compère François Carrera, qui ne reculent décidément devant rien, construisent cette fois leur propre moteur et sectionnent un 750 tricylindre de la Kawasaki H2R pour créer une 500 bicylindre qui va saffirmer comme la plus légère de sa catégorie en ne pesant que 110 kg alors que les 500 cm3 dalors en faisaient plutôt 135.
Les résultats vont confirmer la validité du concept, malheureusement, les moyens d'une écurie privée ne sont pas ceux d'une usine. Les développements se font d'une course sur l'autre, la moto est fragile et casse fréquemment. Eric Offenstadt n'en obtient pas moins d'excellents résultats. Il est 7e au GP de France au Castellet en 1973, premier GP de lannée. Ago est tombé et Saarinen a fint en tête devant Read, Kanaya, la König de Newcombe, Mandracci; et Offenstadt devant Jean-François Baldé. Non classé en Allemagne "Pépé et son twin sont 9e au GP des Pays-Bas à Assen, non classé à Spa, puis 4e, sa meilleure place, en Tchécoslovaquie où il finit derrière les deux
MV Agusta de Giacomo Agostini et Phil Read, et la Yamaha de Bruno Kneubülher. Il est ensuite non classé en Suède, puis 8e en Finlande et au final 13e au Championnat du monde.
Le poids, c'est l'ennemi
Comme sur toutes ses réalisations à venir, Eric Offenstadt a porté une attention particulière au poids et à la répartition des masses. Cette 500 ne pèse en effet que 110 kg alors que les 500 de l'époque avouaient en moyenne 25 kg de plus. Elle fut même également essayée en 750 cm3. À l'intérieur du cadre coque en aluminium, les cloisons étaient en biais de façon à ce que l'essence reporte plus de poids sur l'avant au freinage et plus sur l'arrière aux accélérations. Le simple berceau avant démontable en tube permettait de sortir le moteur en quelques minutes. Conçu sur la base du tricylindre 750 H2R Kawasaki, le moteur avait nécessité la réalisation d'un nouveau vilebrequin. La boîte modifiée par François Carrera comportait 6 rapports. Les carburateurs de 36 étaient réalésés à 36,5 mm. On notera encore le bras oscillant monté sur deux axes fixes avec un réglage de tension de chaîne façon motocross et le fait qu'il n'y a qu'un seul disque à l'avant et un autre, minuscule, à l'arrière.
Moteur Kawasaki-Offenstadt bicylindre 2 temps face à la route refroidi par air - 499 cm3 (71 x 63 mm) - env. 100 ch/8000 tr/min - 2 carburateurs Mikuni ø 36,5 mm - Graissage par mélange - Allumage électronique Krober - Embrayage multidisque à sec - Boîte 6 vitesses - Transmission par chaîne avec tendeur de réglage de tension - Cadre monocoque en tôle d'aluminium - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante à 2 combinés amortisseurs - Freins avant ø 230 mm et arrière à simples disques, étriers Lockheed - Roues Smac magnésium de 18" - 110 kg - env. 280 km/h.
Scrupuleusement restaurée par Jean-François Baldé, qui lui fait refaire son retour sur la piste en 2023, la 500 bicylindre d'Eric Offenstadt ne diffère de l'origine que par ses roues en aluminium, le magnésium de celles de l'époque n'étant plus utilisable.