Dans une Italie en pleine reconstruction, la première moto présentée par Parilla en 1948 n'est pas un petit utilitaire, mais une moto de 250 cm3 à arbre à cames en tête moderne et performante vendue en version route et course. Ce début sportif apporte la notoriété à la jeune entreprise, mais ne met pas beaucoup de beurre dans les pastas. Dans les années qui suivent, Giovanni Parrilla (avec deux "r") développe la gamme vers le bas avec des modèles de 100 à 250 cm3 à moteur 2 et 4 temps culbutés, mais aussi vers le haut en présentant au salon de Milan, exceptionnellement tenu en début d'année, en janvier 1952, deux motos à bicylindre vertical : la 250 Setter et la 350 Veltro. Les machines de plus de 250 cm3 se comptent alors sur les doigts d'une main en Italie, principalement Moto Guzzi, MM et Gilera, et la Parilla est le premier bicylindre Italien vertical face à la route. 

Si la 250 ne sort jamais des usines, la production de la 350 commence en juillet 1953. Conçu par l'ingénieur William Soncini comme les 175 culbutées, c'est un bicylindre parallèle super carré calé calé à 360 degrés et à distribution culbutée. Les cylindres sont séparés et, choix discutable, cylindres et culasses sont en fonte. Le vilebrequin est lourd et long avec deux volants externes et un volant d'équilibrage central en fonte. Les tiges de culbuteurs passent dans des tunnels usinés à l'arrière des cylindres et les soupapes disposées à droite et à gauche des cylindres forment un angle relativement fermé de 50 ° permettant un design de culasse plat et le positionnement de la bougie à l'avant pour un meilleur refroidissement. Le moteur est alimenté par un unique carburateur via une pipe d'admission très courte. Les queues des soupapes d'échappement sont refroidies par huile sous pression. Les pistons sont équipés de 3 segments d'étanchéité et d'un segment racleur en bas de jupe. Suivant la mauvaise tradition anglaise, les carters moteurs sont à joints verticaux. Les cylindres ne sont fixés que par 3 colonnettes au carter, à comparer au 8 habituellement utilisées par les twins britannique. La conception n'est clairement pas axée vers la performance, ce que confirme les chiffres : taux de compression de seulement 6.5 : 1, 16 chevaux (une Parilla 175 4S Sport en produit 13) et 120-125 km/h. Des performances identiques à celles d'une Benelli 250 Leonessa. La 350 Veltro devient la Gran Turismo en 1955 sans changement notable. Des freins à tambour centraux remplacent les latéraux en 1957 et cette même année, la 350 est vendue aux États-Unis renommée Clipper et affichant une puissance de 19 ch et 145 km/h, bien qu'elle n'ait subi aucune modification !

Malheureusement, Parilla qui fait feu de tout bois au début des années 50, n'a pas les ressources nécessaires pour développer la Veltro. Plus de 13 000 motos sortent de ses usines en 1953 et 37 867 motos ont été vendues depuis les débuts en 1946. La priorité est donnée aux 175 très populaires en Italie et dont le modèle Fox est le fer de lance et même la production de la Veltro est sous-traitée à la société Zani par manque de place. Elle est aussi bien chère à 425 000 lires en 1955, seulement 50 000 lires de moins que la Moto Guzzi 500 Falcone Sport sans parler de la Gilera 300 Bicilindrica qui ne vaut que 330 000 lires. En 1955 Fiat présente la Fiat 600 qui, comme partout en Europe avec l'avènement des petites voitures économiques, met un coup d'arrêt à la production de moto de grosse cylindrée. La 350 Veltro reste néanmoins au catalogue jusqu'en 1961