Peugeot
500 M2 de Grand Prix - 1926
Un moteur encore moderne presque 120 ans plus tard !
Les constructeurs français en général et Peugeot en particulier ne sont plus présents depuis longtemps dans les compétitions internationales. Quelques grandioses exceptions sont heureusement là pour rassurer notre fierté nationale, à commencer par les révolutionnaires Peugeot bicylindres de Grand Prix de 1914 à 1927.
2 cylindres, 2 ACT et 8 soupapes en 1914
Peugeot présentait, juste avant la Première Guerre mondiale, son premier bicylindre vertical, une fabuleuse 500 cm3 à double arbre à cames en tête et quatre soupapes par cylindre. Sans boîte de vitesses, cette révolution sur deux roues abattait en 1914 le kilomètre lancé à 122 km/h aux mains du célèbre Paul Péan.
La moto française au plus beau palmarès
En 1920, cette base est remaniée par l'ingénieur roumain Antonescu avec un bloc moteur-boîte trois rapports (à plan de joint horizontal), un embrayage à sec et une transmission par chaîne, autant de caractéristiques tout à fait actuelles. Après de beaux succès, cette 500 est remplacée en 1923 par une version totalement différente à cylindres verticaux et qui ne comporte plus qu'un ACT et deux soupapes par cylindre. Elle n'annonce pas moins de 27 ch pour seulement 114 kg. À son guidon, Péan va couvrir le kilomètre lancé à 157,9 km/h en 1923, puis à 165,4 km/h en 1924, où deux 500 M2 gagnent le GP de France, première course qui inaugura l'autodrome de Montlhéry. Peugeot arrêtera malheureusement sa participation aux courses internationales fin 1926, après avoir récolté le plus beau palmarès jamais acquis par une moto française : Grands Prix des Nations à Monza, GP de Suisse, du Motocycle Club de France et d'Espagne... En tout, vingt-et-une victoires sur vingt-trois courses.
Bicylindre vertical 4 temps refroidi par air 496 cm3 (62 x 82 mm) - 27ch/ 5000 tr/min - 1 ACT entraîné par arbre, 2 soupapes par cylindre - Vilebrequin assemblé et boulonné sur trois paliers et roulements à billes calé à 360° puis à 180° vers 1926 - 1 carburateur Zénith spécial - Allumage par magnéto - Graissage à carter sec (huile dans une semelle sous le carter moteur puis dans un réservoir séparé à partir de 1924) - Bloc moteur-boîte 3 rapports à main - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne - Cadre rigide simple interrompu puis double berceau en 1924 - Suspension av. à parallélogramme type Druid à 2 ressorts latéraux puis type Webb à ressort central en 1924 - Roues 21" - Empattement 1370 mm - 114 kg - 166 km/h - Version 750 cm3 (75,7 x 82 mm): 172 km/h.
Reconstruite par Jean Nougier autour du moteur sauvegardé par miracle, la Peugeot GP dépasse encore allègrement les 120 km/h et se pilote avec une déconcertante facilité. En vignette, Paul Péan derrière l'anneau de Montlhéry au GP de l'UMF en 1925.