Piatti
S 125 - 1957
Le tunnel magique

La mode du scooter bat son plein dans les années cinquante. Il faut pourtant reconnaître que ce petit véhicule pratique cumule les défauts : sa construction en tôle emboutie exige un énorme outillage et revient fort cher, il est généralement peu stable et mal équilibré avec son moteur à l'arrière ou pire, sur le côté, et sa mécanique trop enfermée réclame un dispositif spécial de refroidissement.

Le coup du tunnel
L'ingénieur Vincent Piatti résout tous ces problèmes d'un coup de crayon, en 1952, en dessinant son nouveau scooter. Toute l'astuce du concept réside dans la partie cycle, une très simple demi-coque auto-porteuse rigidifiée par un châssis en tubes carrés à sa base. Le seul désavantage de ce tunnel volumineux est qu'il n'y a plus de plancher plat.

Que d'avantages…
Le moteur à cylindre horizontal est bien centré devant la roue arrière et parfaitement refroidi par l'air qui circule librement dans le tunnel. Le garde-boue avant, dans le prolongement de la coque, et la partie arrière sont en effet munis de grilles pour cette circulation interne. Le Piatti évite donc la classique turbine de refroidissement si gourmande en puissance. Sur ce moteur fixe est articulé un carter de transmission oscillant en alliage léger qui entraîne par chaîne la boîte trois vitesses disposée dans le moyeu de la roue arrière. L'ensemble propulseur est ainsi très compact. Le réservoir d'essence est situé au- dessus du moteur. Notons encore les suspensions très élaborées avec, à l'arrière, un réglage de flexibilité par déplacement de l'amortisseur et des freins couplés.