Arthur William Wall construit sa première moto en 1903, alors qu'il n'a pas 30 ans, sous la marque Wall à Guildford dans le Surrey. Que ce soit sous les marques Wall ou Roc, A.W. Wall, en partie financé par Sir Arthur Conan Doyle fervent motocycliste et auteur des aventures de Sherlock Holmes, fera preuve tout au long de son histoire d'inventivité et d'originalité dans ses créations et déposera de nombreux brevets. Pour ce premier modèle, à une époque où les cadres ne sont encore que des vélos renforcés, il construit une partie cycle spéciale relativement longue et basse. Sa moto est aussi équipée d'un moyeu arrière breveté incluant un embrayage, une boîte à 2 rapports, le frein et un système à manivelle permettant le démarrage à la main de la moto, embrayage et changement de vitesse se commandent au pied ! Ce système, qui sera vendu par Roc en montage standard ou en adaptable sur n'importe quelle moto ayant une transmission par courroie pendant plus de dix ans, donne une longueur d'avance à la Roc a une époque où la transmission directe sans boîte de vitesse, ni embrayage et le démarrage à la poussette ou en pédalant est encore la norme. De fait, la Wall ne possède pas de pédalier de vélo. Des 1904, les motos de A.W. Wall sont vendues sous la marque Roc et un bicylindre apparaît dans la gamme en 1909. Le premier monocylindre sera un Kelecom de 2,75 chevaux, suivi d'un Minerva, tout aussi belge, avant qu'apparaissent des moteurs siglés maison et construits à Birmingham, mais probablement sous-traités. Ils seront à leur tour remplacés par des moteurs Precision au début des années 1910. La gamme évolue par petites touches au fil des ans avec des moteurs quatre temps monocylindres de 4 HP à soupapes d'admission automatiques puis latérales et des bicylindres de 5-6 HP. 

A.W. Wall fait breveter en 1908 une fourche plutôt originale où l'amortissement est assuré, sur chaque bras de la fourche par une lame de ressort en forme de C, qui soutient l'axe de roue. Cette fourche est annoncée sur Les Roc dès 1909, année où apparaît également au salon d'Earl's Court en novembre la Wall Auto-Wheel, un ensemble roue et moteur auxiliaire à installer comme la Briggs & Stratton sur le côté de la roue arrière de n'importe quel vélo. Le stand présente aussi un monocylindre et un projet non finalisé de quatre cylindres en ligne de 515 cm3 (50,8 x 63,5 mm) avec un réducteur épicycloïdal, deux vitesses et une transmission par arbre. L'ensemble était monté dans un cadre ouvert constitué de profilés en U en tôle emboutie. 

On ne parle plus du quatre cylindres au salon de 1910, mais A.W. Wall y présente un monocylindre deux temps de 510 cm3 (85 x 90 mm) à transmission par arbre, boîte deux vitesses, la suspension à ressorts en C, un large siège suspendu et le cadre en tôle emboutie, initialement prévu pour la quatre cylindres. Une fois de plus, la mise en production est plus qu'hypothétique. La deuxième nouveauté sous la marque Wall est un tricycle breveté avec une roue à l'avant et deux à l'arrière, le Tricarriage. En dehors de l'Auto-Wheel et du Tricarriage et du Wallcycar (son équitablement utilitaire à quatre roues), les productions Roc se font discrètes à partir de 1911 et disparaissent petit à petit du paysage. On note encore 3 motos présentées à l'Olympia show à l'automne 1913 puis A.W. Wall refait parler de lui en 1919 en faisant breveter un moteur 4 cylindres réalisé en tôle d'acier emboutie ! Les composants principaux incluant les cylindres, la culasse, le carter, le vilebrequin, les pistons et bielles dessinés par A.W. Wall seront tous en tôle emboutie (!). Le but proclamé est de réaliser un moteur économique, très léger, très solide (!) et adapté à une production de masse. On peut raisonnablement douter de la faisabilité et de la résistance du moteur. La marque Roc réapparaît sur le marché en 1920 de façon beaucoup plus raisonnable en tant que constructeur d'un petit moteur deux temps de 269 cm3 et 2.5 chevaux, cylindrée en vogue en Angleterre au début des années 20, appelé Liberty, ainsi que d'une boîte de vitesse à deux rapports. Ils équiperont quelques marques marginales comme Beaumont, HJ, La Ray ou Witall avant de disparaitre vers 1923.