Radior 250 Bison 1954
Ultime et sublime tentative bressane
L'histoire de la marque bressane débute dès 1904 où Joseph Chapolard ouvre son magasin "Aux docks des machines" à Bourg-en-Bresse. Associé à l'ingénieur Léon Thivolle, il construit ses propres motos à partir de 1926 et bientôt des moteurs maison, des deux temps de petites cylindrées, sous la marque Nervor. Thivolle le quitte en 1931 pour fonder à Paris la marque Verlor qui s'illustre avec des BMA dotée d'une suspension arrière "abracadabrante" ! La nouvelle catégorie des BMA (bicyclettes à moteur auxiliaire) née en 1925 fait la fortune de la marque bressane avec ses "'Radiorettes" lancées en 1930. En 1936, Radior absorbe Verlor dont il continue la production et récupère Léon Thivolle qui reprend et perfectionne sur le 100 D3 chez la marque bressane en 1938 sa curieuse suspension arrière à parallélogramme. Après guerre la catégorie BMA se scinde en 50 cm3 et 125 cm3 et Radior s'investit dès 1946 dans cette dernière catégorie en présentant au salon les 125 RS3 à moteur Nervor et RSC3 avec un quatre temps AMC. La RS3 est remplacée en 1950 par la RN3T à moteur maison et boîte séparée 3 vitesses et la gamme s'élargit à l'automne 1953 avec cette 250 bicylindre deux temps Bison à l'étude depuis 1952.
Moderne et originale, mais trop sage
Cette ultime création de Léon Thivolle est à la pointe de la technique de son époque avec un moteur original. Le moteur bicylindre deux-temps à boîte séparée est à plan de joint horizontal, les deux carburateurs sont enfermés avec entrée d'air à l'avant du moteur. Sa conception mécanique qui aurait pu donner lieu à une belle sportive n'est malheureusement pas exploitée et la Bison a un caractère plutôt utilitaire.
Trop tard
La belle Bison sort malheureusement juste avant que le marché de la moto ne s'effondre, touché de plein fouet par la démocratisation des petites voitures économiques, le port du casque, l'assurance obligatoire et la guerre d'Algérie qui mobilise de l'autre côté de la Méditerranée tous les jeunes adultes en âge d'acheter une moto. Radior cesse sa production en 1957 après avoir fabriqué quelque 22 000 motos et 250 000 vélos, des chiffres bien faibles comparés à la production des géants que sont Motobécane, Terrot et Peugeot, mais qui donnent néanmoins à Radior une belle place dans l'histoire de la moto française.
Moteur bicylindre 250 cm3 ( 54 x 54 mm ) deux-temps refroidi par air -12,8 ch/4800 tr/min - 2 carburateurs Amac R3 ø 18mm enfermés, à une seule cuve séparée et commandés par palonnier - Allumage batterie-dynamo-bobines - Embrayage multidisque humide - Boîte séparée à 4 vitesses Transmissions primaire par chaîne duplex, secondaire par chaîne - Cadre tube central en acier et semelle sous le moteur - Suspensions avant télescopique hydraulique, arrière coulissante puis oscillante - Moyeux freins ø 170 mm - Pneus 19" - 125 kg - 105 km/h
Rare pièce de collection aujourd'hui, la Radior 250 Bison n'a été produite qu'à une centaine d'exemplaires dont environ un tiers avec une suspension arrière coulissante comme sur le modèle présenté et le reste, en 1955, avec une suspension oscillante.