C'est en décembre 1919 que Noël Desmailles dépose la marque Raymo et débutent la fabrication de vélos vendus dans son magasin de "cycles et fournitures" 2 rue Teynière à Bourg-en-Bresse dans l'Ain. Il est rejoint en 1922 par son jeune frère Léon. Raymo sera avec son voisin, Radior, la seconde marque bressane dans ce département plus agricole qu'industriel. Les débuts dans le deux-roues motorisé se font modestement en 1923 avec la présentation de la Raymonette, un vélomoteur équipé d'un moteur deux temps de 125 cm3, qui fait parler de lui en remportant la course de côte d'Oyonnax et le circuit de l'Ain dans sa catégorie avec Noël Desmailles comme pilote avant de disparaitre des radars. Nouvelle tentative en 1928 avec cette fois la présentation d'une gamme complète de motos plutôt haut de gamme à réservoirs entre-tubes. 

Raymo est un assembleur plutôt qu'un constructeur à part entière. La publicité présentant la gamme 1929 ne comprend pas moins de 6 modèles, tous équipés de moteurs quatre temps surmontés maintenant d'un réservoir en selle de forme anguleuse. Le premier est la 175 R2 à moteur Moser construit à Pontarlier. Cette mécanique très populaire à soupapes parallèles culbutées se retrouve sur nombre de motos d'assembleurs dans la région Rhône-Alpes comme Moto Monté, Bon Avion, LSN et même Radior qui est, lui, un constructeur d'importance. Vient ensuite la 250 R6, toujours à moteur Moser culbuté type C, puis la 250 R12 motorisée par un Blackburne latéral, la 350 R8 dotée du curieux moteur Voisin (pas Gabrilel) à soupapes latérales, et les 350 R9 et 350 R11, respectivement latérale et culbutée, à moteur Blackburne. Raymo a choisi les équipements les plus réputés dans leurs domaines respectifs, boîtes de vitesses Staub fabriquées à Courbevoie, fourches Aya, freins à auto-engagement Alpha et selles Terry. Le cadre, identique pour tous les modèles, est un simple berceau interrompu avec une partie supérieure composée de deux tubes partant en parallèle sous la selle qui se séparent ensuite sous le réservoir, pour relier, l'un, le bas, l'autre, le haut, de la colonne de direction. La boîte de vitesses est suspendue sous le cadre. Les prix s'étendent de 3450 F pour la R2 à 6450 F pour la R11. C'est le prix en 1929 d'une Terrot 500 NSS2 ! Comme souvent avec les assembleurs, la liste des modèles composant la gamme évolue beaucoup au fil des mois de la courte vie des motos Raymo, probablement au gré des opportunités d'achats de moteurs. Particularité des moteurs Moser, les tiges des culbuteurs sont derrière le cylindre et non sur le côté. D'autres moteurs Moser ont été montés ainsi qu'au moins un moteur JAP. Nouvelle modification esthétique en 1929 ou 1930 avec l'apparition d'un réservoir en forme de goutte d'eau et de deux boîtes à outils latérales. 

1929 aura été l'apogée pour Raymo sur le plan commercial et sportif avec une 350 R11 qui finit première ex-aecquo au circuit de l'Ain. Dès 1930, les publicités dans la presse locale disparaissent et les prix baissent, suivant la tendance du marché. Raymo se positionne dans le haut de gamme alors que le département de l'Ain est avant tout rural et les clients, à la recherche de motos utilitaires. Raymo ne va pas trouver son public et les difficultés financières vont mettre fin à l'aventure industrielle de la petite marque. Ses modèles encore vendus en 1931 et 1932 ne semblent être que des liquidations de stocks. En 1933 c'est la faillite pour Raymo. Matériel et usine sont vendus aux enchères au mois de mars.